"J'ai nommé un nouveau gouvernement qui sera en poste, tout comme moi, jusqu'à ce que le nouveau dirigeant soit en place", a-t-il ajouté, sans un mot pour la crise ouverte provoquée par la soixantaine de démissions dans son gouvernement depuis mardi, après un énième scandale.
Le calendrier est attendu la semaine prochaine. Mais dès jeudi soir, le député conservateur Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, a confirmé sa candidature, devenant ainsi le premier à se déclarer depuis l'annonce du départ de Boris Johnson. L'idée d'un intérim a été immédiatement dénoncée par l'opposition et certains poids lourds conservateurs.
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Vrai changement
L'ex-Premier ministre conservateur John Major (1990-1997) a jugé "imprudent et peut-être intenable" que Boris Johnson reste "plus longtemps que nécessaire" à Downing Street.
"Nous n'avons pas besoin d'un changement à la tête des Tories. Nous avons besoin d'un vrai changement de gouvernement", a fait valoir pour sa part le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer.
Une majorité des Britanniques (56%) veulent aussi que l'intérim soit assuré par quelqu'un d'autre, selon un sondage YouGov. Et 77% pensent que Boris Johnson a eu raison de démissionner.
Opportunité réelle
Le départ de Boris Johnson est "une opportunité pour revenir à l'esprit véritable du partenariat et du respect mutuel dont nous avons besoin", a de son côté estimé le Premier ministre irlandais Micheal Martin, alors que les relations entre Dublin et Londres sont tendues au sujet de l'Irlande du Nord.
D'une popularité jadis inoxydable, Boris Johnson avait sombré dans les enquêtes d'opinion après une série de scandales, dont le "partygate", ces fêtes illégales organisées à Downing Street malgré les confinements anti-Covid. Le mois dernier, il avait survécu à un vote de défiance, 40% des députés conservateurs refusant cependant de lui accorder leur confiance.
>> Lire : Affaibli par les scandales, Boris Johnson se résout à quitter le pouvoir
afp/br
Réactions dans le monde à la chute de Boris Johnson
Les Etats-Unis ont déclaré qu'ils poursuivraient leur "étroite coopération" avec la Grande-Bretagne, y compris leur soutien conjoint à l'Ukraine contre l'agression russe.
Après des années de relations tendues avec la Grande-Bretagne, l'UE entrevoit l'espoir d'une amélioration après la démission du champion du Brexit Boris Johnson, mais la méfiance persiste.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a téléphoné à Boris Johnson pour exprimer sa "tristesse", a déclaré Kiev.
Le Kremlin a déclaré qu'il espérait que "plus de professionnels" arriveraient au pouvoir en Grande-Bretagne. "Nous voudrions espérer qu'un jour en Grande-Bretagne, davantage de personnes professionnelles capables de prendre des décisions par le dialogue arriveront au pouvoir", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Mais pour le moment, il y a peu d'espoir pour cela."