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Onze personnes sont déjà candidates à la succession de Boris Johnson

Forum des médias - Départ de Boris Johnson, que va-t-il se passer maintenant?
Forum des médias - Départ de Boris Johnson, que va-t-il se passer maintenant? / Forum / 20 min. / le 10 juillet 2022
Onze députés et députées du Parti conservateur sont désormais lancés en campagne au Royaume-Uni pour succéder au Premier ministre Boris Johnson. Les instances du parti envisagent une quinzaine de candidatures au total.

Dernière à se lancer dimanche matin:

Penny Mordaunt

, 49 ans, actuellement secrétaire d'Etat au commerce international. Cette ancienne réserviste de la Marine, qui a été la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en 2019, a insisté sur la nécessité que le débat public "tourne un peu moins autour du leader", pour se concentrer sur le "navire".

Penny Mordaunt [Reuters - Simon Dawson]
Penny Mordaunt, secrétaire d'Etat au commerce international [Reuters - Simon Dawson]

Une volonté affichée de s'extraire de l'interminable succession de scandales qui ont émaillé le mandat de Boris Johnson, jusqu'à ne lui laisser d'autre choix que de démissionner jeudi, après une avalanche de démissions dans son gouvernement.

>> Tous les détails : Affaibli par les scandales, Boris Johnson se résout à quitter le pouvoir

Très ouverte, la compétition qui va s'ouvrir pour la tête du parti conservateur - et donc pour Downing Street, les "Tories" étant majoritaires à la Chambre des Communes - annonce un été particulièrement animé, avec son lot de révélations et de coups bas.

Allégement fiscal

Samedi soir, les anciens ministres Jeremy Hunt et Sajid Javid ont à leur tour annoncé leurs candidatures dans les colonnes du journal conservateur Sunday Telegraph.

Jeremy Hunt [Reuters - Henry Nicholls]
Jeremy Hunt, actuellement député et ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé [Reuters - Henry Nicholls]

L'un et l'autre ont insisté sur leurs projets de diminution des impôts, se démarquant de la ligne de l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak. Celui-ci veut attendre un assainissement des finances publiques avant d'envisager de s'engager sur une telle voie, dans un Royaume-Uni en proie à une inflation inédite depuis 40 ans.

"Sans baisses d'impôts, nous n'aurons pas de croissance", a déclaré sur la BBC dimanche Sajid Javid. En annonçant sa démission mardi du gouvernement, c'est lui qui a lancé l'hémorragie - une soixantaine de départs en tout - qui s'est avérée fatale à Boris Johnson.

Sajid Javid [Reuters - Peter Nicholls]
Sajid Javid, l'ex-ministre de la Santé [Reuters - Peter Nicholls]

>> Relire : Trois ministres britanniques démissionnent, expliquant ne plus avoir confiance en Boris Johnson

Apprécié, mais pas partout

Rishi Sunak [Reuters - Toby Melville]
Rishi Sunak, ex-ministre des Finances [Reuters - Toby Melville]

Le secrétaire d'État à la Santé et à la Protection sociale, 52 ans, avait été suivi neuf minutes après par le ministre des Finances

Rishi Sunak

, mais a assuré que les deux hommes ne s'étaient pas concertés.

Très populaire pour les multiples mesures de soutien économique déployées au plus fort de la pandémie, Rishi Sunak s'est un temps trouvé affaibli par la révélation du recours de sa richissime épouse à un avantageux dispositif fiscal. Premier poids lourd à s'être lancé, il semble avoir réussi à rebondir et bénéficie de nombreux soutiens de députés.

Mais il risque de subir les foudres du camp Johnson qui le soupçonne de trahison. Rishi Sunak n'avait apparemment pas prévenu le Premier ministre avant de quitter le gouvernement.

>> Lire aussi : L'ancien ministre britannique Rishi Sunak veut succéder à Boris Johnson

Révélations médiatiques

Liz Truss [Reuters - Pedja Stanisic]
Liz Truss, la ministre des Affaires étrangères [Reuters - Pedja Stanisic]

Autre candidat sérieux,

Nadhim Zahawi

, qui en tant que secrétaire d'Etat avait piloté le programme de vaccination anti-Covid britannique, avant de passer la semaine dernière du ministère de l'Education à celui des Finances, voit son début de campagne plombé par la révélation dans la presse d'une enquête fiscale le visant. Il a assuré que tous ses intérêts financiers ont été dûment déclarés.

D'autres concurrents, dont les chances de succès apparaissent bien moindres, sont le ministre des Transports Grant Shapps, le président de la commission des Affaires étrangères Tom Tugendhat, ainsi que l'attorney general - chargée de conseiller juridiquement le gouvernement - Suella Braverman, et l'ex-secrétaire d'Etat à l'Egalité Kemi Badenoch.

Enfin, la cheffe de la diplomatie Liz Truss a annoncé dimanche soir sa candidature, qui était attendue. Le député Rehman Chishti a signifié peu après qu'il prendrait également part à la compétition. Un autre favori, le ministre de la Défense Ben Wallace, a communiqué samedi qu'il renonçait.

>> Lire également : Qui pour remplacer Boris Johnson? Tour d'horizon des prétendants

ats/afp/ami

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Les adhérents du Parti conservateur choisiront le prochain Premier ministre

Au total, les instances du parti anticipent une quinzaine de candidatures, un afflux qui laisse augurer un relèvement des seuils en terme de parrainages ou de nombre de votes dans la première partie du processus.

Mais le trésorier du Comité 1922, chargé de l'organisation interne du parti, s'est dit "confiant" dimanche sur la radio LBC que les deux finalistes soient connus d'ici au 20 juillet.

Malgré ce calendrier serré, l'objectif évoqué est de faire en sorte que le vote final, ouvert uniquement aux adhérents du parti conservateur, permette de désigner le vainqueur d'ici au début du mois de septembre.