La Nupes voulait tenter de faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne. La motion de censure n'avait quasiment aucune chance d'aboutir, faute de soutien des groupes Rassemblement national (RN) et Les Républicains (LR).
Contrainte de former un gouvernement minoritaire après les élections législatives de juin qui ont vu l'alliance soutenant le président Emmanuel Macron perdre la majorité absolue (289 élus), Elisabeth Borne avait choisi de ne pas solliciter un vote de confiance après son discours de politique générale, mercredi dernier.
La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a répondu à cette décision en déposant une motion "de défiance".
"Champs de tension"
Pour l'essayiste suisse François Cherix, l'attitude du bloc de gauche et de son parti dominant la France insoumise (FI) relève d’une démarche populiste.
"Le populisme a toujours intérêt à créer des champs de tension. Il déteste le compromis et quand il n'arrive pas à gagner le pouvoir dans les urnes, il crée des situations d'instabilité qui lui permettent de reconstruire son discours de manière récurrente", analyse l'auteur, pour qui "la conflictualité" est "un des mots d'ordre" de la Nupes.
Une forme d'illégitimité
De leurs côtés, les auteurs de la motion expliquaient vouloir clarifier les choses à l'Assemblée nationale et apparaître comme les seuls vrais opposants au président Emmanuel Macron.
Le but était principalement d'envoyer un message: avec la perte de sa majorité absolue, le président n'aurait pas de mandat du peuple pour adopter son programme.
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Au premier tour des législatives, le mouvement d'Emmanuel Macron avait recueilli 26% des inscrits, comme l'a rappelé Jérôme Beauverd, qui anime une section de militants de la FI à Zurich. "Le gouvernement est juridiquement légitime, mais il ne l'est pas pour appliquer son programme."
Alexandre Habay/iar