Cette volte-face intervient à quelques jours du début d'un procès visant Steve Bannon pour entrave à cette enquête, ont rapporté les médias américains dimanche. Celui-ci "souhaite, et préfère en fait, témoigner dans votre audition publique", a écrit samedi son avocat Robert Costello dans une lettre citée par ces médias.
"Le président Trump a décidé qu'il serait de l'intérêt du peuple américain de renoncer au privilège exécutif pour Stephen K. Bannon afin d'autoriser M. Bannon à se conformer à la citation à comparaître émise par votre commission", ajoute son défenseur.
Inculpé d'entrave à l'enquête
Steve Bannon figure parmi les dizaines de personnes appelées à témoigner sur l'assaut contre le Congrès américain du Capitole qui avait fait cinq morts et ébranlé la démocratie américaine. Il avait initialement refusé de témoigner et a été inculpé en novembre dernier d'entrave à l'enquête.
Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans du président républicain sortant Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection présidentielle de novembre 2020, gagnée par le démocrate Joe Biden.
Les enquêteurs estiment que Steve Bannon et d'autres conseillers de Donald Trump sont susceptibles de détenir des informations sur les liens entre la Maison Blanche et la foule qui a envahi le Capitole ce jour-là afin de tenter de bloquer la certification de la victoire de Joe Biden.
Protection du droit des présidents invoquée
Même si Steve Bannon n'était à l'époque pas employé par la Maison Blanche et n'était plus un conseiller officiel de l'ex-chef de l'Etat, ses avocats avaient invoqué la protection du droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels pour qu'il ne se présente pas devant la commission d'enquête en octobre 2021.
>> Lire : L'ancien conseiller de Donald Trump Steve Bannon devant le FBI pour l'assaut du Capitole
Mais la commission a estimé que cette protection ne s'applique pas car Donald Trump n'est plus président et n'a jamais officiellement fait valoir ce privilège de l'exécutif.
Steve Bannon avait été inculpé en novembre 2021 pour "entrave" aux prérogatives d'enquête du Congrès et la date du début de son procès avait alors été fixée au 18 juillet.
Témoignage considéré comme essentiel
Le témoignage de Steve Bannon, âgé de 68 ans, est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Donald Trump avant et pendant l'assaut. La veille, l'ex-conseiller avait affirmé sur un podcast que "tout converge et c'est le moment d'attaquer".
Steve Bannon, conseiller discret mais très influent, avait joué un rôle crucial dans l'élection de Donald Trump en 2016 avant d'être poussé vers la sortie l'année suivante. Il n'exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier mais semble avoir parlé de la manifestation avec le président au cours des jours précédents, selon la commission d'enquête.
Il faisait notamment partie de la "cellule de crise" dirigée par des conseillers de Donald Trump depuis un hôtel de luxe de Washington avant et après l'assaut sur le siège du Congrès.
afp/oang