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Le parquet de Paris requiert un procès aux assises pour Tariq Ramadan

Le parquet de Paris requiert un procès aux assises pour Tariq Ramadan
Le parquet de Paris requiert un procès aux assises pour Tariq Ramadan / Forum / 2 min. / le 12 juillet 2022
Selon une source proche du dossier, le parquet de Paris a requis mardi un procès aux assises pour Tariq Ramadan. L'islamologue suisse est soupçonné de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes.

Dans ce dossier emblématique de l'ère #MeToo, Tariq Ramadan, 59 ans, a d'abord nié avoir eu des relations sexuelles extraconjugales avant de reconnaître des "relations de domination", rudes mais "consenties".

L'affaire, qui a provoqué la chute de cette figure charismatique et contestée de l'islam européen, avait été déclenchée fin octobre 2017 par les plaintes d'une ex-salafiste devenue militante laïque et d'une autre femme, qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon.

Entre février 2018 et octobre 2020, Tariq Ramadan avait été successivement mis en examen pour viols sur ces deux premières plaignantes et trois autres victimes potentielles. Il avait été incarcéré dix mois.

Deux des victimes supplémentaires avaient été identifiées par la police sur des photos et des messages retrouvés dans son ordinateur, tandis que la troisième, une ex-escort girl, l'avait accusé de neuf viols sur la période 2013-2014. Elle avait toutefois écrit fin juin 2021 au parquet de Paris pour retirer sa plainte.

"De nombreux éléments à charge"

"Malgré les dénégations répétées du mis en examen, l'information judiciaire a permis de réunir de nombreux éléments à charge contre Tariq Ramadan", souligne le parquet dans ses réquisitions.

Il demande donc un procès aux assises pour des viols commis sur deux premières plaignantes, sur l'ex-escort girl et sur l'une des deux femmes identifiées sur photo.

Il a confirmé "avoir requis par réquisitoire définitif daté de ce jour, la mise en accusation de l'intéressé devant la cour d'assises du chef de viol à l'égard de trois plaignantes et du chef de viol sur personne vulnérable à l'égard d'une plaignante".

"L'information judiciaire n'a pas permis d'établir la réalité d'un complot tel que dénoncé par Tariq Ramadan mais plutôt une prise de conscience commune ayant permis à certaines d'avoir le courage de dénoncer les faits dont elles ont été victimes", note encore le parquet.

"Un coup de poker maladroit du parquet"

"C'est un coup de poker maladroit du parquet, mais personne n'est dupe. Jamais le dossier n'a été aussi fragile", ont réagi Mes Philippe Ohayon, Ouadie Elhamamouchi et Nabila Asmane, trois des avocats de l'islamologue.

La décision finale d'un procès revient désormais aux deux juges d'instruction chargées de cette affaire.

>> Lire aussi : Tariq Ramadan bientôt renvoyé en jugement en Suisse pour viol

afp/oang

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