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La colère gronde au Panama face à l'inflation et à la corruption

Marche de protestation contre l'inflation à panama City, 12.07.2022. [AFP - Rogelio Figueroa]
La colère gronde dans la rue au Panama face à l'inflation et la corruption / Le Journal horaire / 11 sec. / le 12 juillet 2022
Des milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue mardi au Panama. La colère et la mobilisation enflent pour exiger du gouvernement des mesures contre l'inflation et la corruption.

Ces manifestations, partout à travers le pays et dans la capitale, ont eu lieu pour la deuxième journée consécutive. Elles interviennent après deux semaines de mobilisation grandissante.

Dans les provinces occidentales de Veraguas et Chiriquí, à la frontière du Costa Rica, des manifestants ont bloqué la route interaméricaine, qui relie le pays au reste de l'Amérique centrale.

A Panama City, un groupe d'étudiants a affronté la police autour de l'Université de Panama, où un groupe de personnes s'est temporairement emparé d'une voiture de patrouille de la police et en a brisé les vitres.

Gel du prix de l'essence et de certains produits

Celle-ci a conduit le président Laurentino Cortizo à annoncer lundi une réduction ou un gel du prix de l'essence.

Il a annoncé que le prix d'un gallon (3,78 litres) de carburant coûterait "3,95 (dollars) pour les véhicules privés dans tout le pays à partir du 15 juillet", une mesure qui bénéficiait déjà aux transports publics depuis mai. Le prix du carburant a augmenté de 47% entre janvier et juillet au Panama.

Le chef de l'Etat a également annoncé que son gouvernement allait élaborer un décret visant à geler le prix d'une douzaine de produits du panier de base. Plusieurs syndicats ont toutefois annoncé que les manifestations se poursuivront tant que le prix du gallon ne descendra pas en dessous de trois dollars et qu'il n'y aura pas de réduction généralisée des prix.

"Je comprends l'insatisfaction de divers secteurs face à la situation que nous vivons, causée par les effets de la pandémie et les conséquences du conflit en Ukraine", a déclaré Laurentino Cortizo dans un message adressé au pays.

Table ronde sans accord

L'inflation "signifie que de moins en moins de personnes peuvent vivre dans la dignité", a déclaré Saúl Méndez, secrétaire général du principal syndicat de construction du pays. Selon lui, pour que les citoyens retrouvent leur pouvoir d'achat, il faut baisser ou geler les prix des médicaments, des aliments, de l'électricité et des carburants, en plus d'une augmentation générale des salaires.

Le gouvernement panaméen a mis en place une table ronde lundi dans la ville de Santiago de Veraguas, l'un des foyers de la contestation, mais aucun accord n'a été conclu.

afp/oang

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