"Compte-tenu des conditions météorologiques et des risques importants de départs de feux, la préfète de Nouvelle-Aquitaine et de Gironde a signé un arrêté interdisant temporairement l’accès aux massifs forestiers du département de la Gironde pour les activités professionnelles comme pour les loisirs", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Plusieurs milliers de pompiers et des canadairs ont été mobilisés dans la région, alors que 14'000 personnes, habitants de la région et vacanciers, ont été évacuées. Les feux n'ont toutefois fait aucune victime pour l'heure, mais quatre pompiers ont été légèrement blessés.
Après avoir salué dans la journée la "mobilisation" des services de l'Etat, Emmanuel Macron a salué vendredi soir sur Twitter le "courage" et "l'engagement" des "3000 pompiers venus de toute la France" pour lutter "contre les incendies qui frappent le sud du pays". Il a aussi salué les renforts envoyés de Grèce pour aider les pompiers français.
"Boule de feu"
A la Teste-de-Buch, dans le bassin d'Arcachon, où plus de 3200 hectares de forêt ont brûlé, la situation est stabilisée même si le feu n'est pas fixé et que le risque de reprise reste élevé. "Ici, il y avait des tunnels de feu, il faut imaginer une boule de feu", a raconté le commandant des pompiers, alors que la piste criminelle est privilégiée. L'incendie s'est développé non loin de la zone touristique de la dune du Pilat.
Plus à l'est, à Landiras, ce sont 7000 hectares de forêt qui ont été détruits et la situation reste "défavorable". "On a un feu qui va continuer à s'étendre tant qu'il n'est pas fixé", ont prévenu les autorités.
Déclenché jeudi par le passage d'un train qui aurait généré des étincelles, un autre incendie s'est propagé sur 1205 hectares près d'Avignon, dans le sud-est, avant d'être circonscrit.
Deux morts au Portugal
La péninsule ibérique reste aussi en proie à des incendies ravageurs et à des températures suffocantes atteignant au maximum 47 degrés. Le Portugal connaît toutefois une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi, dans le nord du pays, entre les communes de Baião et Amarante.
En milieu de journée, le feu y progresse au moins sur un front, à flanc d'une colline boisée de cette région vallonnée située en amont du fleuve Douro. La veille, un avion bombardier d'eau qui combattait un feu de forêt dans la région de Guarda au Nord s'est écrasé, provoquant la mort du pilote, son unique occupant.
Selon un bilan de la protection civile portugaise, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. D'après ses estimations, ces feux ont ravagé, depuis le début de la canicule, entre 12'000 et 15'000 hectares de forêt et de broussailles.
Des dizaines de feux en Espagne
Côté espagnol, le Premier ministre Pedro Sanchez s'est dit dans un tweet très "attentif à l'évolution des incendies actifs qui ont entraîné l'évacuation de plusieurs communes", évoquant "un risque extrême face aux températures très élevées".
Des dizaines d'incendies font toujours rage du nord au sud du pays. Dans la région d'Estrémadure, faisant frontière avec le Portugal, un foyer à "l'évolution défavorable", selon le gouvernement régional, a entraîné la fermeture d'un tronçon de l'autoroute A5, reliant Madrid à la frontière portugaise.
Dans le même temps, à l'extrême-sud en Andalousie, un feu près de Malaga a obligé à l'évacuation préventive de plus de 3000 personnes, selon les services de secours andalous.
L'Agence météorologique espagnole a maintenu pratiquement tout le pays sous différents niveaux d'alerte aux températures élevées samedi, avec des valeurs supérieures à 40 degrés dans de nombreuses régions et jusqu'à 44 degrés par endroits.
En Grèce, les pompiers continuaient de combattre un foyer qui s'est déclaré vendredi matin, provoquant l'évacuation préventive de sept villages dans une zone rurale de la préfecture de Rethymno, sur l'île de Crête.
boi avec les agences
Des conditions différentes en Suisse
A la question de savoir si le risque d'incendie est comparable en Suisse à celui des pays du sud, Michael Reinhard, qui dirige la division Forêts de l'Office fédéral de l'environnement, répond "oui et non". Il précise que les conditions sont tout à fait différentes en Suisse avec une sylviculture proche de la nature et des forêts qui se régénèrent naturellement. De grandes plantations n'ont également pas été créées avec des essences qui brûlent facilement comme c'est le cas au Portugal.
Pour ce spécialiste, si la Suisse ne se situe pas à l'heure actuelle dans une zone à climat méditerranéen, "cela pourrait changer à l'avenir". Le danger d'incendie est ainsi marqué aujourd'hui dans une bonne partie du pays et fort par endroits.
Michael Reinhard relève également que les cantons sont organisés pour faire face aux incendies. Ils ont des contrats avec des compagnies d'hélicoptères qui permettent une intervention rapide entre les points d'eau et les feux. Avec la topographie de la Suisse, ce moyen s'avère efficace.
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