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Un rapport fustige la TV française comme miroir déformant de la société

Le présentateur du 20H de TF1 Gilles Bouleau, le 13.04.2022. [Pool/AFP - Ludovic Marin]
Une étude fustige une télévision française pas assez représentative / La Matinale / 1 min. / le 20 juillet 2022
Les programmes de la télévision française renvoient l'image d'une "France centre-urbaine, aisée, ni jeune ni âgée, en parfaite santé et principalement blanche et masculine". Un rapport de l'autorité de régulation fustige des programmes pas assez représentatifs de la société.

Dans un rapport annuel publié lundi, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), s'est penchée sur les programmes de 19 chaînes françaises pendant deux semaines, en janvier et en novembre 2021.

Cette autorité nationale chargée de veiller au pluralisme constate que la télévision renvoie "l'image d'une France qui serait centre-urbaine, aisée, qui ne serait ni jeune, ni âgée, et en parfaite santé", principalement blanche et masculine.

Recul du nombre de personnes "non blanches"

La part des personnes perçues comme "non blanches" (parmi les dizaines de milliers de personnes apparues dans les programmes visionnés) a même reculé de deux points en l'espace d'un an, passant de 16% en 2020 à 14% en 2021. C'est un taux "identique aux années 2014 et 2015", déplore l'Arcom sans donner leur pourcentage total en France, en l'absence de données statistiques ethniques qui sont interdites.

Tendance marquée sur les chaînes d'info

L'autorité met en avant notamment leur "faible proportion" dans les programmes d'informations (11%, contre 17% dans les fictions et 19% dans les divertissements) et sur quatre chaînes d'information en continu (10% en moyenne), toutes étudiées pour la première fois en 2021.

Ces chaînes font ainsi moins bien que leurs homologues généralistes historiques comme TF1, France 2 ou M6 (15%), et thématiques comme C8, TMC ou W9 (16%).

En outre, les personnes perçues comme "non blanches" représentent, dans les programmes d'information, "43% des personnes ayant une attitude à connotation négative", contre 32% en 2020.

Absence remarquée des moins de 20 ans

Les moins de 20 ans, sous-représentés à l'écran (10%, toutes chaînes confondues, contre 24% dans l'ensemble de la population) sont encore moins représentés dans l'information, à seulement 2%, relève encore l'Arcom.

Elle note le même phénomène pour les catégories socio-professionnelles inférieures, peu visibles de manière générale (10% à l'écran alors qu'elles représentent 27% de la population française), et encore moins dans l'information (4%), contrairement aux catégories socio-professionnelles supérieures (28% de la population, 75% à l'écran et 90% dans l'information).

La proportion de femmes reste stable

Dans l'ensemble, tous programmes et chaînes confondus, la présence des femmes à l'écran est stable, à 39% (contre 38% en 2020) Le handicap, qui touche environ 20% de Français, reste lui "marginal" à 0,8% (+0,2 point).

Les habitants des banlieues (4%) et des villages (13%, -3 points) restent aussi sous-représentés par rapport à ceux des centres-villes historiques (65%), tout comme les seniors (5% pour les plus de 65 ans).

afp/oang

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TF1 "n'a pas à rougir" sur la parité

"Il faut bien évidemment progresser", en lien notamment avec "les écoles de journalisme" pour diversifier les rédactions, a réagi une porte-parole des chaînes TF1 et LCI auprès de l'AFP.

"Sur la parité, on n'a pas à rougir" avec une part de femmes expertes (hors collaboratrices de TF1) de 44%, même si "on n'atteint pas encore les 52%" de femmes présentes dans la société française, a-t-elle ajouté.