"Dégage", "le peuple veut la chute du (président) Kais Saïed, le peuple veut la chute de la Constitution", ont notamment scandé les manifestants rassemblés à l'appel du Front du Salut national (FSN), une coalition d'opposants. Selon les observateurs, ils étaient moins d'un millier.
Les manifestants brandissaient le drapeau national et parmi eux figuraient des élus du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire du président Saied, qu'ils ont accusé une nouvelle fois d'avoir mené un "coup d'Etat" il y a un an.
Vendredi déjà, quelque 300 manifestants s'étaient rassemblés à l'appel de cinq petites formations politiques, devant le Théâtre municipal sur l'avenue Habib Bourguiba, l'artère centrale de la capitale, encadrée par un important dispositif policier. La police tunisienne a procédé à des arrestations musclées de plusieurs manifestants.
Pleins pouvoirs
Depuis le 25 juillet 2021, le président tunisien s'est arrogé les pleins pouvoirs en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement, qu'il a finalement dissous fin mars, faisant vaciller la jeune démocratie tunisienne, berceau du Printemps arabe en 2011.
"Une année est passée et Saïed a échoué à gérer le pays et à présenter une vision claire", a déclaré Imed Khemiri, porte-parole d'Ennahdha à l'adresse de la foule, réunie sur l'avenue Habib Bourguiba, coeur battant de Tunis, sous la surveillance d'un imposant dispositif policier.
"Saied recevra lundi une bonne gifle parce que le peuple va lui montrer son désintérêt" pour la nouvelle Constitution, a assuré en tribune, le président du FSN, Ahmed Nejib Chebbi, vétéran de la scène politique.
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Nouvelle constitution
Lundi, plus de 9 millions de Tunisiens sont appelés à voter sur une nouvelle loi fondamentale lors d'un référendum qui a de fortes chances d'être adopté.
Le projet de Kais Saied prévoit un président exerçant le pouvoir exécutif, appuyé par un chef de gouvernement qu'il désigne et peut révoquer, sans passer par le Parlement.
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Le rôle du Parlement est fortement réduit et une nouvelle chambre des régions est créée pour contrebalancer le poids de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
L'opposition et diverses ONG, qui se sont mobilisées ces derniers mois contre la politique de Kais Saied, ont appelé au boycott du référendum, disant redouter le retour à un régime "dictatorial" comme celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la Révolution de 2011.
afp/ami