Depuis plusieurs semaines, des bus remplis de migrants arrivent à Washington après avoir roulé pendant plus de 30 heures, depuis la frontière avec le Mexique. "On vient pour travailler, avoir une meilleure vie pour nous et notre fille", a témoigné une femme dans le 19h30 de la RTS mardi.
Une autre raconte son voyage depuis le Venezuela: "Nous avons fui notre pays parce que nous étions menacés. Si vous n'êtes pas du côté du gouvernement, vous n'avez rien, pas de vie, rien à manger. Nous avons fait une partie du trajet à pied, en auto-stop, nous avons pris des tickets de bus, tant que nous avions assez d'argent. Quand nous sommes arrivés au Mexique, il ne nous restait plus rien".
Du Texas à Washington en bus
Pour Oscar Chicas, un bénévole qui accueille ces migrants, "tant qu'ils n'auront pas de travail, de nourriture, de couverture médicale dans leur pays, ils viendront aux Etats-Unis, ou en tout cas ils essaieront".
Une fois arrivés à Washington, les demandeurs d'asiles doivent remplir un formulaire. Ils seront ensuite redirigés un peu partout aux Etats-Unis, là où ils ont de la famille.
Etres humains "utilisés pour des postures politiques"
Depuis mars, plus de 200'000 personnes sont arrivées chaque mois à la frontière mexicaine, un nombre en augmentation par rapport aux année précédentes.
Face à cet afflux, le gouverneur républicain du Texas Greg Abbott a décidé de renvoyer la responsabilité de l'accueil et du tri à Washington. "Le Texas fournit des bus pour envoyer ces migrants illégaux que l'administration Biden a laissé entrer aux Etats-Unis, à Washington DC", a-t-il ainsi déclaré en avril dernier.
Une centaine de bus sont déjà arrivés dans la capitale, où les associations fournissent une première aide. Mais "les bénévoles sont épuisés et débordés. Il y a de plus en plus de gens qui arrivent. Cela me met très en colère de penser qu'on utilise ces êtres humains pour des postures politiques", s'insurge la pasteure méthodiste Stephanie Vade.
Gaspard Kühn/lan