Juste au-dessus d'une décharge s'alignent des tentes. Près de 200 personnes vivent dans ce camp de fortune en périphérie de Raqqa. Sous une chaleur écrasante, des enfants jouent avec un vieux ballon retrouvé dans les ordures jetées un peu plus bas.
Depuis la chute de Daesh, plusieurs camps se sont formés tout autour de Raqqa et des centaines de familles vivent dans ces lieux, livrées à elles-mêmes.
"Avant, on allait à l'école"
Comme le raconte Halima dans le 12h30 de la RTS mercredi, l'entretien du camp se fait par les habitants et habitantes de celui-ci, sans aide extérieure. Elle y vit depuis 4 ans avec ses quatre enfants.
"Les tentes sont déchirées. On recolle les parties endommagées avec des fils et des câbles qu'on récupère à la décharge. Quand il y a du vent, on met des sacs de sable sur les tentes qu'elles ne s'envolent pas. On venait parfois nous amener des médicaments, mais plus maintenant", témoigne-t-elle.
Sa fille aînée Zeineb a 11 ans et est née au début de la révolution. "Avant, on allait à l'école, mais maintenant c'est fini. Si je peux y retourner, j'aimerais devenir médecin ou institutrice", déclare la jeune fille.
Des camps illégaux, selon les autorités kurdes
Depuis près de 5 ans, aucune aide alimentaire ne parvient jusqu'au camp. Une seule ONG vient remplir régulièrement les réservoirs d'eau. Pour les autorités kurdes qui administrent la ville de Raqqa depuis le départ de Daesh, le camp est considéré comme illégal.
Abdelkhazak, l'un des responsables des lieux, explique avoir essayé d'enregistrer le camp auprès des autorités locales. "Cela n'a rien changé d'aller les voir car personne ne nous vient en aide, aucune ONG locale ou internationale", déplore-t-il.
Reportage de Céline Martelet
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva