Depuis mi-juillet déjà, les compagnies de guides de Chamonix et de Saint-Gervais, en Haute-Savoie, ont renoncé à proposer l'ascension du Mont-Blanc par la voie normale, sécurité oblige.
Les autorités françaises locales, elles aussi, déconseillent de prendre le couloir du Goûter, soit le passage la plus fréquenté par les alpinistes.
"En raison des conditions climatiques exceptionnelles actuelles et du phénomène de sécheresse que connaît le département depuis plusieurs semaines, d'importantes chutes de pierres se produisent dans la voie normale d'ascension au sommet du Mont-Blanc, de jour comme de nuit, et notamment aux heures les plus fréquentées, à savoir tôt le matin", écrivent la préfecture de Haute-Savoie et la mairie de Saint-Gervais-les-Bains dans un communiqué.
Les autorités invitent les alpinistes à se tourner vers d'autres courses de haute et moyenne montagne dans le massif.
Braver le danger
Malgré les avertissements, certains décident tout de même de courir le risque, à l'exemple d'un guide espagnol accompagné de deux adultes et d'un garçon de dix ans.
"Je ne comprends pas leur façon de faire, leur façon d'appréhender la montagne", se désole Philippe Godard, de la brigade blanche de Saint-Gervais. Ce secouriste doit régulièrement venir en aide à des alpinistes en difficulté. Et parfois aussi ramener des corps.
Le phénomène des chutes de pierres n'est pas inhabituel l'été, mais il intervient particulièrement tôt cette année. Des appels à la prudence avaient été lancés, pour les mêmes raisons, durant les étés 2018 et 2020.
Jungfrau et Cervin déconseillés
La Suisse n'y échappe pas. Dimanche dernier, le journal alémanique Sonntagszeitung rapportait que pour la première fois en plus de 100 ans, les guides de montagne de Grindelwald, dans l'Oberland bernois, renoncent à emprunter l'itinéraire classique des alpinistes jusqu'à la Jungfrau (4158 mètres).
En Valais également, où se trouvent plusieurs sommets parmi les plus hauts de Suisse, plusieurs itinéraires ne sont plus praticables en raison de la chaleur.
Sur le versant italien du Cervin par exemple, les guides de montagne estiment que les risques de chutes de pierres et d'éboulements sont trop importants, indiquait le SonntagsBlick.
ats avec Doreen Enssle