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Le gouvernement espagnol prône la diversité des corps féminins à la plage

L'affiche montre cinq femmes souriantes en maillot à la plage, d'âges et de morphologies différents. [Ministerio de Igualdad España]
L’Espagne veut lutter contre le "summer body" / Forum / 2 min. / le 30 juillet 2022
Surpoids, vergetures, poils ou masectomie affichés de manière décontractée: le gouvernement espagnol s'attaque au mythe du "summer body" (corps parfait). Il vient de lancer une campagne en faveur de la diversité des corps sur la plage.

Intitulée "L'été est à nous aussi", cette opération de communication qui connaît un écho international a été lancée mercredi en Espagne sur les seuls réseaux sociaux. Elle vise à battre en brèche les standards de beauté et tout particulièrement à libérer les femmes du "diktat" de la minceur.

L'affiche montre cinq femmes souriantes en maillot à la plage, d'âges et de morphologies différents. Plusieurs sont en surpoids, l'une est noire, une autre a les cheveux roses, une autre encore, topless, a subi une mastectomie et n'a qu'un sein.

Les détails du dessin permettent d'apercevoir les poils de l'une des femmes sur ses jambes et ses aisselles, les bourrelets de plusieurs d'entre elles ou encore leurs vergetures.

Des femmes "libres, égales et diverses"

A l'origine de cette campagne, l'Institut des femmes (organisme dépendant directement du ministère de l'Egalité) a tweeté l'image avec l'explication suivante: "Les corps sont divers, libérés des stéréotypes de genre, et occupent tous les espaces. L'été nous appartient aussi, à nous. Libres, égales et diverses".

Le hashtag #ElVeranoEsNuestro (l'été est à nous aussi) a beaucoup circulé ces derniers jours, au moment où sites internet, magazines et publicités vantent comme chaque année "l'opération bikini" ou le "summer body", en référence au corps exposé au regard de tous, en maillot de bain, sur la plage.

Pourquoi "créer un problème inexistant"?

Mais certains, à l'instar de Cayo Lara, ex-secrétaire général d'Izquierda Unida (petite coalition de gauche intégrée au parti de gauche radicale Podemos, lui-même allié du parti socialiste dans la coalition gouvernementale), ont exprimé leur désaccord avec cette campagne.

Répondant à la ministre de l'Egalité Irene Montero, qui venait de publier un tweet sur la campagne ("tous les corps sont valides et nous avons tous le droit à profiter de la vie, sans culpabilité ni honte"), Cayo Lara a estimé qu'on avait "créé un problème là où il n'y en avait pas".

Le parti Podemos lui a répondu depuis son compte officiel: "Si les corps te dérangent, tu peux toujours rester à la maison à tweeter, sans aucun souci".

afp/oang

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