"Samedi, sur mes ordres, les Etats-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, en Aghanistan, qui a tué l'émir d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri", a lancé le président américain, qui s'exprimait depuis la Maison Blanche. "Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n'est plus", a ajouté Joe Biden.
Ayman al-Zawahiri était l'un des terroristes les plus recherchés au monde et les Etats-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Il avait pris la tête de la nébuleuse djihadiste en 2011, après la mort d'Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan.
Zawahiri, introuvable depuis plus de dix ans, était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11-Septembre qui avaient fait près de 3000 morts aux Etats-Unis. La mort du chef d'Al-Qaïda va permettre aux familles de victimes "de tourner la page", a déclaré le président américain.
"Importants défis"
"Plus de 20 ans après le 11-Septembre, les Etats-Unis ont enfin rattrapé Ayman al-Zawahiri, le proche camarade et successeur d'Oussama Ben Laden", a commenté lundi sur Twitter Thomas Joscelyn, expert du cercle de réflexion Foundation for Defense of Democracies. "Bien qu'il ait eu de nombreux défauts, il n'était pas aussi insignifiant que ne le supposaient de nombreux analystes."
Héritant en 2011 d'une organisation qui avait perdu de sa superbe, Ayman al-Zawahiri, 71 ans, avait dû pour survivre multiplier les "franchises" et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l'Afghanistan, en Syrie et en Irak.
Fin 2020, des sources avaient un temps donné crédit à des rumeurs le donnant mort d'une maladie cardiaque mais il était réapparu ensuite dans une vidéo. Al-Qaïda avait déjà perdu son numéro 2, Abdullah Ahmed Abdullah, tué en août 2020 dans les rues de Téhéran par des agents israéliens lors d'une mission secrète commanditée par Washington, information révélée à l'époque par le New York Times.
"A vos trousses"
L'opération al-Zawahiri n'a fait "aucune victime civile", a précisé Joe Biden lors de son allocution. Cette annonce intervient près d'un an après le chaotique retrait d'Afghanistan des forces américaines, qui avait permis aux talibans de reprendre le contrôle du pays vingt ans après.
Le 3 février, Joe Biden avait annoncé la mort du dirigeant du groupe Etat islamique (EI) Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi lors d'une opération conduite dans le nord de la Syrie. Dans une allocution télévisée, le président démocrate avait mis en garde les chefs des organisations djihadistes: "Nous sommes à vos trousses".
ats/fgn
Recrudescence d'attaques terroristes anti-américaines possible
Washington a mis en garde mardi contre une potentielle recrudescence "d'attaques terroristes" visant les citoyens ou les intérêts américains à l'étranger après la mort du chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, tué par les Etats-Unis lors d'une frappe aérienne dans la nuit de samedi à dimanche.
"Le département d'Etat estime qu'il y a un risque accru de violence anti-américaine après la mort d'Ayman al-Zawahiri le 31 juillet 2022", a indiqué la diplomatie américaine dans un communiqué.
"Les renseignements actuels suggèrent que des organisations terroristes continuent à planifier des attaques terroristes contre les intérêts américains dans plusieurs régions du monde", ajoute le texte.
"Ces attaques peuvent prendre de nombreuses formes, notamment des opérations suicide, des assassinats, des enlèvements, des détournements d'avions et des attaques à la bombe."
"Les citoyens américains sont fortement encouragés à maintenir un haut degré de vigilance", lors de leurs déplacements à l'étranger, a encore souligné le département d'Etat.