Ce scrutin est le premier d'au moins cinq référendums qui seront organisés au sujet de l'avortement cette année à travers le pays.
Le mouvement anti-avortement estime que cette loi est nécessaire car elle permettrait aux législateurs de réguler l'IVG sans ingérence de la justice. Interdire l'avortement n'est pas l'objectif officiel de la campagne "Value Them Both", avance-t-il.
Mais dans le camp d'en face, les militants voient dans l'amendement de la Constitution une tentative à peine voilée pour ouvrir la voie à une interdiction claire et nette par le Parlement local dominé par les républicains, qui marcherait ainsi dans les pas d'au moins huit autres Etats américains depuis la décision de la Cour suprême des Etats-Unis en juin.
>> Lire à ce sujet : La Cour suprême des Etats-Unis révoque le droit à l'avortement
Les partisans du "non" observent avec anxiété les Etats voisins du Missouri et de l'Oklahoma qui ont imposé des interdictions quasi totales (le Missouri n'admet, par exemple, pas d'exceptions en cas de viol ou d'inceste).
Légal jusqu'à 22 semaines
Actuellement, l'avortement est légal au Kansas jusqu'à 22 semaines de grossesse. L'autorisation parentale est requise pour les mineures.
Le vote, prévu pour coïncider avec des primaires au Kansas, sera la première occasion pour des électeurs américains d'exprimer leur point de vue sur l'avortement depuis que la Cour suprême a annulé son arrêt historique de 1973 Roe v. Wade.
D'autres Etats, dont la Californie et le Kentucky, doivent voter sur la question en novembre, en même temps que les élections de mi-mandat au Congrès au cours desquelles les républicains et les démocrates espèrent mobiliser leurs partisans autour de l'avortement.
En plein débat tendu sur l'avortement, le pays aura donc les yeux rivés sur le Kansas mardi, puisque les résultats seront synonymes soit d'un coup de pouce, soit d'un camouflet pour chacun des deux camps.
Le Kansas divisé
Les démocrates sont pour beaucoup pour le droit à l'avortement, tandis que les conservateurs sont en général favorables à au moins quelques restrictions.
Au Kansas, la réalité politique est plus compliquée. L'Etat penche fortement du côté républicain et n'a pas voté pour un démocrate à la Maison Blanche depuis 1964. Mais le comté le plus peuplé du Kansas a élu une démocrate, Sharice Davids, à la Chambre des représentants en 2018, et la gouverneure de l'Etat Laura Kelly est démocrate.
Quant aux opinions sur l'avortement, une enquête de 2021 de l'Université d'Etat Fort Hays a montré que moins de 20% des sondés au Kansas étaient d'accord pour dire que l'avortement devrait être illégal même en cas de viol ou d'inceste. La moitié disait en outre penser que le gouvernement du Kansas ne devrait imposer aucune réglementation sur les circonstances dans lesquelles les femmes peuvent se faire avorter.
afp/lan
Les défenseurs australiens du droit à l'IVG inquiets
La décision de la Cour suprême de revenir sur le droit à l’avortement aux Etats-Unis a résonné un peu partout dans le monde, jusqu’en Australie.
Dans ce grand pays fédéral où chaque Etat dispose de règles différentes, l’avortement est légal partout depuis peu. Mais les associations de défense du droit à l’IVG craignent que les lobbys anti-avortement australiens se sentent pousser des ailes.
L’accès à l’avortement reste toutefois imparfait. Il est souvent cher et il est parfois difficile de trouver une clinique à proximité. Dans certains Etats, des barrières subsistent, comme en Australie occidentale, où il faut demander la permission à deux médecins avant de pouvoir avorter.
Le message envoyé par le mouvement anti-avortement américain inquiète. Les mouvements conservateurs australiens s'inspirent en effet des méthodes de leur grand frère américain, par qui ils sont parfois soutenus financièrement.
Des militantes mexicaines en faveur de l'IVG viennent en aide aux femmes américaines
Depuis que les juges de la Cour suprême mexicaine ont décidé à l’unanimité de rendre inconstitutionnelle la criminalisation de l’IVG, des femmes américaines font appel à des organisations mexicaines pour accéder à l’avortement.
Ainsi, des militantes mexicaines envoient des pilules abortives par la poste aux femmes américaines qui désirent interrompre leur grossesse et ne peuvent plus le faire dans leur pays.