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L'armée israélienne affirme avoir "neutralisé" les chefs du Djihad islamique

Au Proche-Orient, une nouvelle escalade de violence entre l’armée israélienne et le Djihad islamique secoue la bande de Gaza
Au Proche-Orient, une nouvelle escalade de violence entre l’armée israélienne et le Djihad islamique secoue la bande de Gaza / 19h30 / 2 min. / le 6 août 2022
L'armée israélienne a assuré samedi soir avoir "neutralisé" les chefs "militaires" du groupe Djihad islamique à Gaza lors d'opérations qui ont, selon les autorités de l'enclave palestinienne, fait plus de 29 morts, dont six enfants.

La pire flambée de violence entre les deux ennemis depuis une guerre-éclair l'an dernier a déjà privé de son unique centrale électrique la petite langue de terre coincée entre l'Egypte, la Méditerranée et Israël.

>> Lire également : Une vingtaine de morts après des frappes israéliennes sur la bande de Gaza

Elle "a cessé (de fonctionner) en raison d'une pénurie" de carburant, a indiqué samedi la compagnie d'électricité après que l'Etat hébreu, qui impose un blocus sur Gaza et ses 2,3 millions d'habitants depuis 2007, a bouclé les passages frontaliers ces derniers jours, interrompant de fait les livraisons de diesel.

D'un côté de la frontière, les alertes aux roquettes ne cessent de retentir dans des localités israéliennes adjacentes au territoire palestinien. De l'autre, la ville de Gaza est comme paralysée, entre rues désertes et magasins fermés. Et aucune issue ne semble poindre.

Un missile frappe un bâtiment de la ville de Gaza, le samedi 6 août 2022. [Reuters - Mohammed Salem]
Un missile frappe un bâtiment de la ville de Gaza, le samedi 6 août 2022. [Reuters - Mohammed Salem]

"Pas de cessez-le-feu"

Un porte-parole militaire israélien a assuré que l'armée "ne mène pas actuellement de négociations en vue d'un cessez-le-feu". Plus tôt, pourtant, des responsables égyptiens avaient indiqué à l'AFP que Le Caire, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s'efforçait d'établir une médiation.

Depuis vendredi après-midi, Israël assure viser des sites appartenant au Djihad islamique, dont 15 combattants ont été tués selon l'armée israélienne, tandis que les autorités de Gaza font état de 29 morts, dont 6 enfants, et de 253 blessés.

Les autorités israéliennes ont contredit ce bilan et assuré que plusieurs enfants palestiniens ont été tués samedi soir à Jabalia (nord) par un tir de roquette raté du Djihad islamique vers Israël, et non par l'armée.

Plus de 100 roquettes

La plupart des roquettes tirées depuis Gaza ont été interceptées par le bouclier antimissile israélien et n'ont pas fait de victime, selon l'armée israélienne. Un bâtiment a été endommagé à Sderot, dans le sud d'Israël, selon la police israélienne.

La branche armée du Djihad islamique, les brigades Al-Qods, ont affirmé vendredi après avoir tiré plus de 100 roquettes vers Israël qu'il ne s'agissait que d'une "première réponse" à l'assassinat d'un de ses chefs, Tayssir Al-Jabari, dans une frappe israélienne.

Des roquettes tirées par des militants palestiniens vers Israël depuis la ville de Gaza dans la nuit de vendredi à samedi. [Keystone - Fatima Shbair]
Des roquettes tirées par des militants palestiniens vers Israël depuis la ville de Gaza dans la nuit de vendredi à samedi. [Keystone - Fatima Shbair]

"Menace"

Les forces israéliennes ont également arrêté en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu, 19 membres du Djihad islamique - considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

C'est l'arrestation d'un chef du groupe en Cisjordanie, en début de semaine, qui a mené à cette nouvelle confrontation. Craignant des représailles, les autorités israéliennes ont affirmé lancer une "attaque préventive" à Gaza, tout petit territoire très densément peuplé gouverné par le mouvement islamiste Hamas et où le Djihad islamique est bien implanté.

Il s'agit de la pire confrontation entre l'Etat hébreu et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de mai 2021 qui avait fait en onze jours 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.

Le Djihad islamique a exclu samedi l'option d'un cessez-le-feu, disant "se concentrer sur le terrain". Après les premiers raids, l'organisation a accusé l'Etat hébreu d'avoir "déclenché une guerre".

Pour le Premier ministre israélien Yaïr Lapid, c'est une "opération de contre-terrorisme précise contre une menace immédiate", celle du Djihad islamique, "un supplétif de l'Iran" voulant "tuer des Israéliens innocents".

agences/nr

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Inquiétude de l'UE et de la Russie

L'Union européenne (UE) suit avec une "vive inquiétude" les violences dans la bande de Gaza et appelle toutes les parties à un "maximum de retenue" afin d'éviter une nouvelle escalade, a déclaré samedi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"Israël a le droit de protéger sa population civile, mais tout doit être fait pour empêcher un conflit plus large, qui affecterait avant tout les populations civiles des deux côtés et entraînerait de nouvelles victimes et davantage de souffrances", a insisté Peter Stano dan un communiqué.

"Ces derniers événements soulignent une fois de plus la nécessité de restaurer un horizon politique et d'assurer une situation durable à Gaza", a-t-il affirmé.

De son côté, la Russie s'est dite également "profondément inquiète" des violences dans la bande de Gaza, qui ont déjà fait une dizaine de morts, et a appelé à "toutes les parties impliquées à faire preuve d'une retenue maximale, à empêcher une escalade des opérations armées et à rétablir immédiatement un cessez-le-feu durable".