Cette annonce est intervenue quelques heures après qu'un juge a levé une injonction qui empêchait l'administration américaine d'abroger les "Protocoles de protection des migrants" (PPM), une mesure surnommée "Rester au Mexique" (Remain in Mexico).
Très critiquée par les associations de défense des droits civiques, elle avait été mise en oeuvre en 2019, sous la présidence de Donald Trump. Ce dernier avait fait de la lutte contre l'immigration illégale un des marqueurs de sa politique.
Des défauts et des coûts "injustifiables"
La mesure sera abolie "de manière rapide et ordonnée", a écrit le ministère dans un communiqué. Les "PPM présentent des défauts endémiques, imposent des coûts humains injustifiables et détournent des ressources et du personnel d'autres efforts prioritaires visant à sécuriser notre frontière", a-t-il souligné.
Peu après son entrée en fonction, Joe Biden avait tenté d'y mettre un terme pour une approche se voulant plus humaine de l'immigration. Mais des Etats gouvernés par les républicains, dont le Texas, avaient contesté en justice la décision et obtenu gain de cause.
Le gouvernement a alors retravaillé le projet et saisi la Cour suprême qui, le 30 juin, a finalement validé l'annulation du décret migratoire par l'administration de Joe Biden.
Au moins 70'000 renvois au Mexique
Depuis le début de cette politique en janvier 2019 et jusqu'à sa suspension initiale sous Joe Biden, au moins 70'000 personnes ont été renvoyées au Mexique, selon l'American Immigration Council.
Selon l'organisation de défense des droits humains Human Rights First, 1544 cas de meurtres, de viols, de tortures, d'enlèvements et autres agressions de personnes renvoyées dans le cadre de "Rester au Mexique" ont été recensés entre janvier 2019 et 2021. Plusieurs personnes, dont au moins un enfant, sont mortes.
L'administration Trump prônait une "tolérance zéro" nécessaire, selon elle, pour endiguer l'immigration illégale aux Etats-Unis.
Entre décembre 2021 et juin 2022, alors que les Protocoles étaient revenus en vigueur, 9563 personnes ont été inscrites dans ce programme, dont la plupart ne venaient pas du Mexique mais du Nicaragua.
afp/oang