Le béluga perdu dans la Seine a finalement dû être euthanasié

"Malgré une opération inédite de sauvetage du béluga, nous avons la tristesse de vous annoncer le décès du cétacé", a annoncé la préfecture du Calvados sur Twitter, précisant qu'il a été euthanasié.

"L'expertise vétérinaire a révélé la situation de grande faiblesse et d'activité respiratoire défaillante du béluga. La décision a donc été prise collégialement, avec les vétérinaires, de l'euthanasier", a ajouté la préfecture.

Dégradation de l'état respiratoire

Sur Twitter, la vétérinaire Florence Ollivet-Courtois a expliqué que le cétacé avait subi une dégradation de son état lors du transport en camion mercredi matin.

L'ONG Sea Shepherd a également confirmé le décès du cétacé. "C'est la mort dans l'âme que nous annonçons que le béluga n'a pas survécu à la translocation qui était risquée, mais indispensable pour donner une chance à un animal autrement condamné. Suite à la dégradation de son état, les vétérinaires ont pris la décision de l'euthanasier", peut-on lire sur Twitter.

Une opération risquée

La présence de l'animal marin repéré il y a plus d'une semaine dans la Seine, alors qu'il évolue habituellement dans des eaux froides, avait suscité un vif émoi, au-delà même des frontières françaises.

Un bassin d'eau de mer, dans une écluse du port d'Ouistreham (Calvados), avait été mis à disposition pour réceptionner l'animal. Repéré le 2 août dans le fleuve, le cétacé était retenu depuis vendredi dans le bassin d'une écluse, située à 70 km au nord-ouest de Paris.

L'opération pour le ramener en mer, si elle était "hors du commun", n'était pas sans risque pour l'animal, déjà affaibli et sensible au stress, a rappelé Isabelle Brasseur, du Marineland d'Antibes.

Un sauvetage "indécent"

"Tous les jours, on écrabouille des milliers d'êtres vivants. Tous les jours, on détruit des écosystèmes. Et on n'en fait pas cas, estime l'océanographe François Sarano, mercredi dans Forum de la RTS. Cela fait quarante ans qu'on met à mal la Planète. Je trouve donc indécent que tout d'un coup, on médiatise à ce point ce béluga malheureux qui s'est égaré dans la Seine."

Et d'ajouter: "On est allé porté secours à ce béluga, faisons donc la même chose avec nos frères humains qui sont en train de se noyer en Méditerranée!"

>> L'interview complète de François Sarano, océanographe, :

afp/oang/hkr