La France est actuellement touchée par un nouvel épisode de canicule aggravant chaque jour une sécheresse historique. Il fait globalement moins chaud que durant la canicule de mi-juillet, quand nombre de records avaient été battus avec des thermomètres dépassant 40°Celsius dans plusieurs régions.
En 24 heures, à un rythme galopant, le feu, qui s'est déclaré mardi après-midi à Saint-Magne, dans le département de la Gironde, a consumé 6000 hectares de forêts sur ce secteur ainsi qu'à Hostens et Belin-Béliet, non loin du département voisin des Landes également rattrapé par les flammes.
"Très vigoureux", selon Martin Guespereau, préfet délégué de la Gironde, il a progressé toute la nuit, au sud-est de Landiras, théâtre d'un gigantesque incendie à partir du 12 juillet.
En déplacement dans le département de l'Aveyron (sud), sur un autre front d'incendies, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a exprimé mercredi "de grandes suspicions que le feu qui a repris soit le fait d'incendiaires".
Renforcement des moyens
Le ministre a annoncé le renforcement des moyens avec l'engagement de "plus de 1000 sapeurs-pompiers, neuf avions et deux hélicoptères bombardiers d'eau".
Le feu de Landiras, qui avait ravagé en juillet quelque 14'000 hectares de forêt, sans faire de victime, n'avait "jamais été déclaré éteint" et était toujours sous étroite surveillance.
Mais selon la préfecture, il a repris mardi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, par la sécheresse de l'air, par le record historique de la sécheresse de la végétation et par le fait que nous avons ici beaucoup de tourbe (dans le sol), ce qui fait que le feu de juillet ne s'était pas arrêté, (...) Il s'était enterré".
Seize maisons ont jusqu'ici été détruites, selon les pompiers qui ont pu sauver "un certain nombre" d'autres habitations.
La Gironde avait été frappée mi-juillet par deux incendies "hors normes", celui de Landiras (40 km au sud de Bordeaux), et un second à la Teste-de-Buch, sur le bassin d'Arcachon, qui avaient dévoré 20'800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36'000 personnes.
Saison record
Juillet 2022 a été le mois des tristes records en France: le deuxième mois le plus sec jamais enregistré dans le pays, après mars 1961, et celui des surfaces incendiées. Ainsi, plus de 50'000 hectares ont déjà été brûlés depuis janvier, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
Selon ces données, 256 incendies ont déjà été recensés en France depuis le début de l'année. Sur l'ensemble de l'année 2021, l'Effis avait comptabilisé 214 feux et 30'652 hectares de forêts détruits.
agences/doe