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L'Etat d'Arizona pris en tenaille entre sécheresse et démographie galopante

La population de Phoenix a explosé ces dernières décennies. [AFP - Robyn Beck]
L'Etat d'Arizona pris en tenaille entre sécheresse et démographie galopante / Tout un monde / 4 min. / le 12 août 2022
L'Etat américain de l’Arizona était presque désert il y a 50 ans, mais sa démographie a explosé. Face à cette forte croissance et à une sécheresse historique, la ville de Phoenix s'interroge sur la manière dont elle pourra s’approvisionner en eau à l’avenir.

Capitale de l’Arizona, Phoenix n'était encore qu'une petite bourgade il y a un demi-siècle mais elle est aujourd'hui une ville tentaculaire de près de 2 millions d’habitants. Elle affiche du reste le plus fort taux de croissance des Etats-Unis et continue d'attirer de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises.

Un cadre de vie idéal pour les classes moyennes

De nombreuses familles viennent s'y installer en fuyant la Californie, où l'immobilier est devenu inaccessible pour les classes moyennes.

"Je vais rester ici à vie", témoigne une mère de trois garçons dans l'émission Tout un monde de la RTS. "J'ai l'impression que l'environnement, ici, est idéal pour leur développement. Les quartiers sont nouveaux, plus beaux. Ici les écoles sont bonnes. Et en arrivant, j'ai adoré le calme (…), ça me plaît beaucoup", ajoute Katherine Beltran.

Perspectives hypothéquées par la sécheresse

Le lac Mead au plus bas, à la frontière entre Arizona et Nevada. [EPA/Keystone - Justin Lane]
Le lac Mead au plus bas, à la frontière entre Arizona et Nevada. [EPA/Keystone - Justin Lane]

Mais l'Arizona, qui voit sa population monter en flèche, est confronté parallèlement à une sécheresse historique. Le débit d'eau du fleuve Colorado ne cesse de baisser, hypothéquant les perspectives d'avenir.

Début juillet, le gouverneur Doug Ducey a autorisé la création d'un fonds d'investissement pour financer des projets d'économies d'eau et développer de nouvelles sources d'approvisionnement. L'une de ses idées est de transformer l'eau de mer du Mexique en eau potable pour l'Arizona. Ces projets sont nécessaires pour garantir la compétitivité de l'Etat, estime le gouverneur.

Assez d'eau pour vingt ans seulement

Cette problématique est particulièrement visible en sortant de Phoenix pour arriver à Buckeye, à l'extrême ouest de l'agglomération. Cette ville est passée de 6000 à 100'000 habitants en l'espace de vingt ans, et ce n'est pas fini tant sa superficie est grande. Elle est équivalente à celle du canton de Fribourg. "On n'a construit sur même pas 10% des parcelles", souligne son maire Eric Orsborn.

"On prévoit d'aller jusqu'à un million ou un million et demi d'habitants mais tout dépendra de l'eau et des ressources que l'on pourra sécuriser à court terme", souligne l'élu. "Actuellement, on a assez d'eau pour croître pendant 20 ans seulement".

L'absence de solution à long terme

Pour l'instant, les collectivités locales puisent ce qu'elles peuvent dans les nappes phréatiques ou achètent de l'eau aux tribus amérindiennes. Mais Eric Orsborn admet qu'il manque encore une solution sur le long terme.

"On nous a abordé pour nous demander pourquoi on ne prend pas l'eau des endroits où il pleut beaucoup, comme le bassin du fleuve Mississippi, et faire venir l'eau avec des aqueducs", explique le maire. "A une époque, on trouvait ça ridicule d'aller chercher de l'eau à des milliers de kilomètres. Aujourd'hui, c'est à l'étude au niveau de l'Etat".

Cette problématique est d'autant plus urgente à résoudre que les gens ne renoncent pas à venir en Arizona, souligne encore Eric Orsborn. Et l'Etat ne compte pas non plus les dissuader de venir.

Jordan Davis/oang

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