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Deux avocates de Julian Assange attaquent la CIA en justice

La bataille entre le camp Assange et les autorités américaines se poursuit. [reuters - Peter Nicholls]
Les avocates de Julian Assange attaquent la CIA en justice / Le Journal horaire / 39 sec. / le 15 août 2022
Les avocates américaines de Julian Assange ont annoncé lundi porter plainte contre la CIA, son ancien directeur et une entreprise de surveillance. Elles les accusent d'avoir enregistré leurs conversations et copié le contenu de leurs téléphones et ordinateurs.

Les avocates et deux journalistes qui se sont joints à la plainte, sont de nationalité américaine et affirment que l'agence de renseignement a violé leur droit constitutionnel à la protection des conversations privées. En l'occurrence, en enregistrant leurs interactions avec Julian Assange. Le fondateur de WikiLeaks n'est pas associé à la plainte, étant lui-même australien.

Margaret Ratner Kunstler et Deborah Hrbek assurent que la CIA a travaillé avec l'entreprise de sécurité Undercover Global, engagée par l'ambassade d'Equateur à Londres - où Julian Assange s'était alors réfugié - pour espionner le fondateur de WikiLeaks et les personnes qu'il rencontrait.

Images envoyées à la CIA

La plainte vise donc la CIA, son ancien directeur et ex-secrétaire d'Etat Mike Pompeo, ainsi que l'entreprise Undercover Global et son président David Morales Guillen. Elle affirme qu'Undercover Global a récolté des informations sur les appareils électroniques des plaignants et placé des microphones dans l'édifice, dont les enregistrements ainsi que les images de télésurveillance ont également été envoyés à l'agence américaine.

Julian Assange risque l'extradition de la Grande-Bretagne vers les Etats-Unis, où il est accusé d'espionnage pour avoir publié en 2010 des télégrammes diplomatiques portant sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan.

Le journaliste a fait appel de la décision britannique d'accéder à la demande d'extradition aux Etats-Unis. Les charges qui pèsent contre lui pourraient conduire à une peine d'emprisonnement allant jusqu'à 175 ans.

>> Lire sur le même sujet : Appel de la presse romande à libérer le fondateur de WikiLeaks Julian Assange

Procès équitable définitivement "entaché"

Selon l'avocat Robert Boyle, qui représente les plaignantes et les plaignants, ces faits supposés d'espionnage signifient que le droit de Julian Assange à un procès équitable a "désormais été entaché, sinon réduit à néant", car le gouvernement américain "connaît désormais le contenu de ces échanges".

"Il devrait y avoir des sanctions, jusqu'au rejet de ces charges ou au retrait de la demande d'extradition, en réponse à ces activités si clairement inconstitutionnelles", a-t-il conclu.

ats/jop

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