L'histoire de Salman Rushdie résonne particulièrement dans les murs de la rédaction de Charlie Hebdo. Son directeur, le dessinateur Riss, était l'invité de France Inter mardi pour parler de cette Une consacrée à l’écrivain. "Quand quelqu'un comme Salman Rushdie est victime de l’intolérance religieuse, forcément, ça nous touche", expliquait-il.
Le dessinateur, qui vit lui-même sous protection policière, tout comme le reste de la rédaction de Charlie Hebdo depuis les attentats de janvier 2015, est toujours visé par une fatwa émise au Pakistan. Il réclame une réaction plus forte de la part du monde de la culture et de la pensée pour protéger leur propre liberté d'expression.
>> Lire aussi : L'Iran dément "catégoriquement" tout lien avec l'agression de Salman Rushdie
Un combat commun
"Aujourd'hui, quand on parle des Versets sataniques (le livre pour lequel Salman Rushdie a été ciblé par les autorités religieuses islamiques, ndlr), les gens vous disent qu'on ne pourrait plus publier ça", estime Riss. "C'est quelque chose qu'on entend souvent dans le milieu. Implicitement, silencieusement, on a l'impression que le périmètre de liberté se restreint, et que les intellectuels laissent leur domaine de compétence se restreindre sous la pression des menaces", déplore-t-il.
>> Lire à ce sujet : Des intellectuels déplorent le "conformisme idéologique" du moment
Après les attentats de janvier 2015, Salman Rushdie avait lui-même rendu hommage à Charlie Hebdo. Il avait conclu son discours ainsi: "Quand quelqu'un me dit, 'je crois à la liberté d’expression, mais…', j'arrête d’écouter."
ah/jop