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L'élue républicaine Liz Cheney, ennemie jurée de Trump, éjectée de son siège au Congrès

Aux États-Unis, la républicaine anti-Trump Liz Cheney est éjectée du Congrès
Aux États-Unis, la républicaine anti-Trump Liz Cheney est éjectée du Congrès / 19h30 / 2 min. / le 17 août 2022
L'élue républicaine Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump, s'est engagée mardi à "tout faire" pour que l'ancien président n'accède plus jamais à la Maison Blanche. Elle s'est exprimée après avoir perdu une primaire face à une protégée du milliardaire.

"Je ferai tout ce qu'il faut pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale", a déclaré la parlementaire de 56 ans, depuis le Wyoming, Etat très conservateur où elle siégeait depuis 2017.

L'élue de 56 ans est l'une des principales bêtes noires du milliardaire républicain depuis qu'elle a osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

>> La réaction de Liz Cheney après sa défaite dans le Wyoming :

L'élue républicaine Liz Cheney, ennemie de Donald Trump, perd son siège au Congrès américain
L'élue républicaine Liz Cheney, ennemie de Donald Trump, perd son siège au Congrès américain / L'actu en vidéo / 1 min. / le 17 août 2022

"Une chasse aux sorcières"

La fille de l'ancien vice-président Dick Cheney copréside même ce groupe d'élus, pour qui Donald Trump a "failli à son devoir" lors de l'attaque menée par ses partisans pour tenter d'empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.

Donald Trump, qui flirte ouvertement avec une candidature à la présidentielle de 2024, dénonce sans cesse les travaux de cette commission, qu'il qualifie de "chasse aux sorcières". Il s'était pour cette raison engagé à faire battre Liz Cheney, mettant tout son poids derrière sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans auprès de qui il est allé faire campagne fin mai.

L'investiture républicaine dans l'élection pour la Chambre des représentants ira donc à la protégée de Donald Trump, renforçant encore un peu plus l'emprise de l'ancien locataire de la Maison Blanche sur le parti républicain, et ce en dépit des nombreuses enquêtes dont il fait l'objet.

"Tomber dans les oubliettes de la politique"

L'ex-magnat de l'immobilier a immédiatement applaudi la défaite de Liz Cheney: "Elle devrait avoir honte d'elle-même, de la façon dont elle a agi", a-t-il affirmé sur son réseau social, Truth Social. "Maintenant, elle peut enfin tomber dans les oubliettes de la politique", s'est-il réjoui.

Dans le Wyoming, un Etat qui a voté à plus de 70% pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, la candidate Harriet Hageman appuie notamment la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l'élection de 2020 a été "volée" à l'ancien président, malgré les innombrables preuves du contraire.

De son côté, Liz Cheney, qui a voté pour la destitution à laquelle Donald Trump a finalement échappé, s'efforce depuis plus d'un an de démonter cette thèse à laquelle adhèrent encore des millions de trumpistes.

"Dans notre pays, nous ne prêtons pas serment à un individu ni à un parti politique", affirmait encore l'élue lors d'une audition parlementaire mi-juin, estimant que la "défense de la Constitution américaine" méritait de mettre en péril sa carrière politique. Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière.

>> Ecouter aussi l'émission Tout un monde revenir mercredi sur l'échec de Liz Cheney :

Liz Cheney s'est inclinée face à une candidate soutenue par Donald Trump lors d'une primaire républicaine dans le Wyoming. [AFP - Alex Wong/Getty Images]AFP - Alex Wong/Getty Images
L'élue républicaine Liz Cheney, ennemie de Trump, éjectée de son siège au Congrès / Tout un monde / 2 min. / le 17 août 2022

agences/lan

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L'emprise de Donald Trump reste "essentielle" sur le parti républicain

Alors que la saison des primaires est désormais quasiment terminée aux Etats-Unis, la très grande majorité des candidats soutenus par Donald Trump, que ce soit pour le Sénat, la Chambre des représentants, les postes de gouverneurs ou de secrétaires d’Etat, l’emportent sur des candidats républicains plus critiques à l’égard de l’ancien président.

Pour Nicole Bacharan, politologue et grande spécialiste des Etats-Unis, interrogée mercredi dans l'émission Tout un monde, "l'emprise de Donald Trump est essentielle. Pour le moment, le parti républicain reste le parti de Donald Trump: c'est le fruit d'une propagande très active".

La question de l'élection de 2020 toujours centrale

"Ce qui fait la différence entre pro- et anti-Trump, c'est la question de l'élection présidentielle de 2020", poursuit Nicole Bacharan. "Les candidats soutenus par Donald Trump affirment que l'ancien président a gagné en 2020 et que Joe Biden n'est pas le président légitime".

Elle observe que "les réseaux sociaux, la chaîne Fox News - connue pour soutenir ouvertement Donald Trump - , l'attitude de Donald Trump et la lâcheté d'une bonne partie des élus républicains" continuent de faire vivre cette fake news.

"La question de l'élection de 2020 continue d'être centrale pour les vrais pro-Trump, mais une partie des électeurs sont un peu las qu'on veuille toujours refaire l'élection d'il y a deux ans. Pour eux, il y a d'autres sujets qu'il faudrait mettre en avant, comme les questions économiques", nuance-t-elle toutefois.

>> L'interview complète de Nicole Bacharan, politologue, grande spécialiste des Etats-Unis, dans Tout un monde :

Donald Trump à New York City, le 10 août 2022. [Reuters - David 'Dee' Delgado]Reuters - David 'Dee' Delgado
L’emprise de Trump sur le Parti républicain: l’interview de Nicole Bacharan / Tout un monde / 11 min. / le 17 août 2022