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Le duel pour la présidentielle entre Bolsonaro et Lula officiellement lancé au Brésil

Au Brésil, la campagne pour l'élection présidentielle est lancée
Au Brésil, la campagne pour l'élection présidentielle est lancée / 19h30 / 1 min. / le 17 août 2022
Les deux favoris de la présidentielle brésilienne, l'ancien président Lula et l'actuel chef de l'Etat Jair Bolsonaro, ont officiellement lancé mardi leur campagne dans des lieux qui ont profondément marqué leur carrière politique, à moins de 50 jours d'un scrutin très polarisé.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a tenu son premier meeting dans une usine automobile de son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical dans les années 70.

Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a lancé sa campagne pour l'élection présidentielle au Brésil . [Keystone - AP Photo/Andre Penner]
Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a lancé sa campagne pour l'élection présidentielle au Brésil . [Keystone - AP Photo/Andre Penner]

"C'est ici que tout a commencé: ici que j'ai acquis une conscience politique (...) En ce jour important de ma vie, au début de la campagne électorale, je suis venu ici pour vous dire que nous allons gagner les élections", a lancé Lula, vêtu d'une chemise blanche et juché sur un plateau, entouré de centaines d'ouvriers métallurgistes.

Malgré son âge, il dit sentir en lui la même "énergie qu'à 30 ans" et il entend "reprendre le pays" à Jair Bolsonaro, qu'il qualifie de "génocidaire" et "négationniste" pour sa gestion de la pandémie qui a fait 680'000 morts au Brésil. "S'il y a quelqu'un de possédé par le diable, c'est Bolsonaro", a déclaré l'ancien président (2003-2010) sous les vivats.

"Dieu, patrie, famille et liberté"

Jair Bolsonaro était plus tôt dans le Minas Gerais (sud-est), à Juiz de Fora, "la ville où je suis né à nouveau", hissé sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré il y a quatre ans, frôlant la mort.

Vêtu d'une veste noire boutonnée jusqu'au cou dissimulant les formes d'un gilet pare-balle, l'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a égrené un discours chargé de déclarations patriotiques et d'allusions à Dieu et à la Bible.

Le président Bolsonaro s'est rendu à Juiz de Fora pour lancer sa campagne présidentielle. [Keystone - EPA/Andre Coelho]
Le président Bolsonaro s'est rendu à Juiz de Fora pour lancer sa campagne présidentielle. [Keystone - EPA/Andre Coelho]

Il a réitéré sa promesse de lutter contre l'inflation à deux chiffres, l'avortement, la drogue et de défendre la "propriété privée", brandissant la menace "communiste" au Brésil s'il perd les élections en octobre contre son rival Lula.

"Mito, mito" (mythe, ndlr), ont scandé les partisans du leader d'extrême droite rassemblés autour du slogan "Dieu, patrie, famille et liberté", dont plusieurs étaient vêtus de T-shirts aux couleurs du Brésil. Jair Bolsonaro a ensuite donné la parole à la Première dame, une évangélique fervente ovationnée autant, voire plus, que son époux. Michelle Bolsonaro a invité l'assistance à fermer les yeux et à réciter le "Notre père".

Lula en tête selon les sondages

Lula, qui a retrouvé ses droits politiques en 2021 après l'annulation de ses condamnations dans une immense affaire de soupçons de corruption, caracole en tête des sondages, bien que son adversaire semble combler l'écart.

Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait toujours un avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour, contre 32% pour le chef de l'Etat actuel.

La principale préoccupation des Brésiliens, selon les sondages, est la situation économique, marquée ces dernières années par des niveaux élevés de chômage et d'inflation, qui ont sapé la popularité de Bolsonaro.

Dans la soirée de mardi, Lula et Bolsonaro ont assisté ensemble, à quelques mètres l'un de l'autre mais sans s'adresser la parole, à la cérémonie de prise de fonctions du juge Alexandre de Moraes à la présidence du Tribunal Supérieur électoral (TSE) à Brasilia.

Ce magistrat de la Cour suprême est l'une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral. Le chef de l'Etat n'a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des "fraudes" sans jamais apporter de preuves. Des attaques qui font redouter qu'il ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite.

>> Le sujet de Tout un monde présentant les enjeux de ce scrutin :

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agences/lan

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