"Il n'y a pratiquement aucun service" dans le métro de Londres, même si "deux lignes offrent une circulation réduite", avec un train toutes les 15 minutes environ, a indiqué une porte-parole de l'opérateur de transports publics TfL. Le trafic des bus, surchargés en raison du repli de nombreux Londoniens sur ce mode de transport, est lui aussi perturbé.
Vendredi matin, devant la station Blackhorse Road, dans le nord-est de Londres, des gens rassemblés attendaient l'ouverture de l'Overground, réseau de trains de banlieue qui, lui, fonctionne vendredi, mais en service réduit. "Overground seulement, pas de métro aujourd'hui", crie à la cantonade un salarié non-gréviste à l'attention des voyageurs, dont un grand nombre n'est pas au courant de la grève.
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Certains usagers agacés
Si, jeudi, de nombreux usagers des trains se montraient compréhensifs envers les grévistes du rail, certains Londoniens en retard étaient moins cléments vendredi. "Je comprends le message que les grévistes veulent faire passer à leurs patrons, mais (...) Londres est une grande ville et de nombreuses personnes ont besoin de se rendre à leur travail", critique par exemple une vendeuse âgée de 25 ans.
"Je ne sais pas comment je vais me rendre au travail", se désole pour sa part un homme de 43 ans. Cet employé dans la construction dénonce "les tarifs de TfL qui ont fortement augmenté" et estime que les salaires de l'opérateur public sont déjà au-dessus de la moyenne du pays.
Nombreux secteurs touchés par les grèves
Le Royaume-Uni connaît ces jours une nouvelle salve de débrayages massifs dans les transports, la poste, les ports, le plus gros mouvement de grève depuis des décennies face à l'inflation.
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Un nouveau jour de débrayage est notamment prévu dans les trains samedi, car les négociations avec la multitude d'opérateurs ferroviaires privés du secteur sont dans l'impasse, estiment les syndicats. Ces derniers ont par ailleurs rejeté une offre de hausse salariale de 8% sur deux ans de Network Rail, entreprise publique de gestion des lignes ferroviaires, qu'ils accusent d'être conditionnée à des licenciements massifs.
Le ministre des Transports Grant Shapps, accusé par les syndicats de bloquer la situation, reproche de son côté aux organisations syndicales de refuser des réformes pour moderniser le rail. Il pourrait passer en force, a-t-il assuré vendredi. "Si nous ne pouvons pas mettre en place ces modernisations, nous devrons les imposer".
ats/vic