Les assaillants ont fait exploser deux voitures piégées à l'entrée de l'hôtel Hayat, puis ont pénétré dans l'établissement. De nombreuses explosions ont retenti dans la nuit et une partie de l'hôtel a été détruite par les combats, ont déclaré des témoins.
Selon les dernières déclarations d'un responsable des services de renseignement à l'AFP, les corps de treize victimes civiles avaient été récupérés à la mi-journée, mais l'opération de sécurisation n'était pas totalement terminée.
Un peu plus tôt dans la journée, le même responsable avait fait état de huit décès de civils. "Les forces de sécurité ont sauvé des dizaines de civils, y compris des enfants, qui étaient piégés dans le bâtiment. Elles ont continué à neutraliser les terroristes qui ont été cernés dans une chambre dans le bâtiment de l'hôtel. La plupart des gens ont été secourus, mais au moins huit civils sont à ce stade confirmés morts", avait-il précisé.
Deux explosions
Le porte-parole de la police somalienne Abdifatah Adan Hassan a indiqué à la presse que l'explosion avait été causée par un kamikaze. Des témoins ont précisé qu'une seconde explosion a eu lieu quelques minutes après la première, faisant des victimes parmi les sauveteurs, les membres des forces de sécurité et les civils qui se sont précipités vers l'hôtel après la première explosion.
Il s'agit du plus gros attentat à Mogadiscio depuis que le nouveau président somalien, Hassan Cheikh Mohamed, a pris ses fonctions au mois de mai.
Groupe liée à Al Qaïda
L'attaque a été revendiquée par Al Chabaab, groupe islamiste lié à Al Qaïda qui lutte contre le gouvernement depuis plus d'une décennie, selon le site de surveillance des activités djihadistes SITE Intelligence Group (lire encadré).
"Un groupe d'assaillants shebab est entré de force dans l'hôtel Hayat à Mogadiscio. Les combattants procèdent à des tirs au hasard à l'intérieur de l'hôtel", a confirmé le groupe terroriste dans un bref communiqué sur un site internet pro-shebab. Son porte parole évoque de "lourdes pertes" infligées aux forces de sécurité.
Agences/vic
Les shebab intensifient leurs attaques
Les shebab, nom couramment donné aux membres du groupe terroriste islamiste Harakat al-Chabab al-Moudjahidin ("mouvement des jeunes combattants"), ont été chassés des principales villes de Somalie, dont Mogadiscio en 2011, mais ils restent implantés dans de vastes zones rurales. Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques.
Mercredi, l'armée américaine avait annoncé avoir tué trois jours plus tôt dans une frappe aérienne 13 miliciens shebab qui s'attaquaient à des soldats des forces régulières somaliennes dans une zone reculée de ce pays de la Corne de l'Afrique.
Renforcement de la présence américaine
Les Etats-Unis ont effectué plusieurs frappes aériennes sur des militants ces dernières semaines. En mai, le président américain Joe Biden avait décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les shebab, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système mis en place par Donald Trump à la fin de son mandat.
Ces dernières semaines, les shebab ont aussi mené des attaques sur la frontière entre la Somalie et l'Ethiopie, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité dans cette région frontalière.