Sous un vaste hangar d'une zone industrielle du sud de la capitale allemande, Frithjof met en route sa machine de remplissage, au pied d'un vaste tas de charbon noir. A 46 ans, le patron de cette entreprise familiale fondée par son grand-père n'a pas chômé cet été, croulant littéralement sous les commandes de charbon
Depuis l'invasion de l'Ukraine et l'explosion du prix du gaz, les foyers allemands qui le peuvent cherchent en effet à constituer des stocks de ce combustible afin de se chauffer l'hiver prochain. Une situation inédite dans la carrière Frithjof, a-t-il expliqué mardi dans La Matinale
"Nous sommes fin août, et on a des délais de livraison de huit à dix semaines. Pour le charbon, c'est tout à fait inhabituel en cette saison. On n'a normalement pas de clients qui commandent longtemps à l'avance des combustibles solides comme le charbon. Mais cette année, rien n'est comme d'habitude."
Des reliques de la Guerre froide
Sur un parc immobilier de quelque 1,9 million d'appartements, Berlin compte entre 5000 et 6000 logements qui n'ont pas été rénovés depuis la guerre et qui se chauffent par conséquent encore au charbon. Toutefois, cette année, de plus en plus de ménages berlinois équipés d'une chaudière à gaz, mais disposant encore d'un poêle à charbon décoratif, commencent à s'intéresser à la houille.
Reliques de la Guerre froide, les poêles à charbon risquent donc reprendre du service cet hiver, au grand dam des défenseurs de la planète qui réclament leur interdiction depuis longtemps.
Nathalie Versieux/fgn