"Une fois, on a entendu un bruit et c'était le plafond qui était tombé. C'est hyper stressant, on ne dort plus... C'est toute notre vie cette maison", témoigne samedi dans le 19h30 Nicole Fobert, qui a acheté une demeure centenaire il y a 30 ans.
Depuis quatre ans, les fissures se multiplient dans sa maison, les murs se décalent et certaines fenêtres ne se ferment plus. "Cet été, on a vu un gros changement car les dégâts sont arrivés plus rapidement et étaient plus grands", ajoute-t-elle.
10 millions de maisons touchées
Le cas de Nicole Fobert n'est pas isolé. En France, plus de 10 millions de maisons sont exposées à la contraction des terres argileuses, très élastiques, accélérée par la sécheresse.
"Ce qui a changé maintenant, c'est qu'on n'a plus ces étés où il y a pendant une certaine période une sécheresse qui fait rétrécir le sol et, juste après, des précipitations qui viennent le re-saturer pour qu'il retrouve un état stable", explique Lamine Ighil Ameur, docteur en mécanique des sols.
"L'hiver 2021-2022, on s'attendait à avoir des précipitations pour re-saturer les sols et on ne les a pas eues. On a eu un hiver relativement sec", précise-t-il.
La sécheresse, "une catastrophe naturelle silencieuse"
Face à ce phénomène de plus en plus récurrent, une nouvelle loi exige des études de sols lors des ventes. Mais du côté des propriétaires, les coûts sont faramineux et beaucoup abandonnent leur domicile.
"La sécheresse est une catastrophe naturelle silencieuse. C'est-à-dire que ça commence par des petites fissures, donc on ne fait pas très attention au début. Deux ou trois ans après, quand il est trop tard pour faire sa déclaration, on s'aperçoit que ces fissures ont évolué jusqu'à mettre en péril la maison", précise Thierry Paris, président de l'association Cat Nat Wannehain, qui milite pour des indemnisations liées aux catastrophes naturelles.
Reportage TV: Anne Fournier
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva