"Il s'agit d'un concept critique qui a pris de l'importance depuis les années 1990 et qui vise à interroger d'un point de vue politique une pratique culturelle", définit le professeur à l'Université Paris 8.
Les emprunts à d'autres cultures sont légion dans l'art, la mode ou la gastronomie mais il s'agit dorénavant de s'interroger sur l'histoire ou la symbolique de ce qui nous inspire et d'être conscient du contexte. "L'appropriation culturelle intervient dans un contexte de domination raciale ou coloniale. Le problème c'est lorsque l'on fait comme si cette question de pouvoir, la relation de domination ne comptait pas."
Bien sûr que nous empruntons, d'un point de vue culinaire, artistique, etc, mais peut-on continuer aujourd'hui sans se poser la moindre question sur les conditions de cet emprunt?
Qu'est-ce qui est légitime et qu'est-ce qui ne l'est pas? Selon le chercheur, chaque cas doit être discuté entre les parties concernées. Il ne s'agit pas d'interdire ou de s'enfermer dans un communautarisme mais de se questionner, a fortiori lorsque l'emprunt vise des fins mercantiles.
Jusqu'où peut-on aller? Qui peut juger de ce qui est une appropriation culturelle? Jouer aux Indiens, c'est possible?
Caroline Stevan et l'équipe du Point J