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Quinze morts et couvre-feu en Irak après des manifestations sadristes à Bagdad

Des combattants pro-Moqtada Sadr près de la Zone Verte à Bagdad. [Reuters - Thaier Al-Sudani]
Chaos dans la Zone Verte de Bagdad, au moins 15 morts / La Matinale / 1 min. / le 30 août 2022
L'Irak a décrété lundi un couvre-feu national alors que des tirs ont fait au moins quinze morts dans la Zone Verte de Bagdad en plein chaos après un nouveau coup d'éclat du leader chiite Moqtada Sadr. Il a annoncé son "retrait définitif" de la politique.
Des partisans de Moqtada Sadr sur le toit du palais de la République. [Keystone/AP - Hadi Mizban]
Des partisans de Moqtada Sadr sur le toit du palais de la République. [Keystone/AP - Hadi Mizban]

L'Irak, dans l'impasse politique depuis les législatives d'octobre 2021, ne cesse de s'enfoncer dans la crise. Lundi, la situation a brutalement dégénéré dans la capitale: après l'annonce surprise de leur leader, l'un des plus importants acteurs de la politique irakienne, des centaines de sadristes ont envahi le palais de la République où siège le Conseil des ministres.

Alors qu'ils investissaient les bureaux, s'installant dans des fauteuils, sautant dans la piscine ou prenant des selfies, les forces de l'ordre sont intervenues, tirant des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants aux entrées de la Zone Verte, a affirmé une source de sécurité.

Le couvre-feu décrété par l'armée dans Bagdad à partir de 12h30 GMT (14h30 en Suisse) et dans tout l'Irak à 16h00 GMT (18h00 en Suisse) et le quadrillage de la capitale par les forces de l'ordre n'y ont rien fait: le chaos a gagné la Zone Verte.

Tirs de mortier en soirée

Des tirs à balles réelles ont éclaté aux entrées de cette île sur le Tigre, désormais bouclée. Au moins quinze partisans de Moqtada Sadr ont été tués par balle et environ 350 autres blessés, selon le dernier bilan.

Sept obus de mortier sont tombés dans la soirée sur ce périmètre ultra-sécurisé qui abrite des ministères et des ambassades, selon une source sécuritaire. Celle-ci a affirmé que les Brigades de la paix, groupe armé aux ordres de Moqtada Sadr, visaient la Zone Verte depuis l'extérieur. A l'intérieur se trouvaient des forces spéciales de l'armée et une unité du Hachd al-Chaabi, d'ex-paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces irakiennes, qui répliquaient.

Tard dans la soirée, des tirs nourris d'armes automatiques et des explosions se faisaient toujours entendre.

La mission de l'ONU en Irak, dont le siège se trouve dans la Zone Verte, a appelé les manifestants à quitter les lieux, exhortant toutes les parties à la "retenue maximale".

Crise politique

Le dirigeant chiite Moktada al Sadr photographié en juin 2018. [Reuters - Alaa al-Marjani]
Le dirigeant chiite Moktada al Sadr photographié en juin 2018. [Reuters - Alaa al-Marjani]

Dans la matinée, Moqtada Sadr avait annoncé son "retrait définitif" de la politique. Le très influent clerc chiite, habitué des coups d'éclat, a fait cette annonce au moment où l'Irak est embourbé dans une profonde crise politique depuis les législatives d'octobre 2021.

L'Irak, riche en pétrole mais accablé par une grave crise économique et sociale, n'a toujours pas de nouveau Premier ministre, ni de nouveau gouvernement, les forces chiites, dont celle de Moqtada Sadr, n'arrivant pas à se mettre d'accord sur leur mode de désignation.

ats/gma

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Washington juge la situation "inquiétante"

Les Etats-Unis jugent "inquiétantes" les informations sur la flambée de violence en cours à Bagdad et appellent au "calme" et au "dialogue", a dit lundi John Kirby, qui pilote la communication du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.