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A Madagascar, la police confirme avoir tué 19 personnes en tirant sur la foule

La police malgache est régulièrement épinglée par la société civile pour des violations des droits humains. [Keystone - Kabir Dhanji]
A Madagascar, la police ouvre le feu sur des civils et tue 14 personnes / Le Journal horaire / 36 sec. / le 29 août 2022
Les gendarmes de Madagascar ont confirmé mardi avoir tué 19 personnes en tirant sur une foule en colère qui tentait lundi d'entrer dans leur caserne dans le sud-est de l'île, à la suite d'une sombre affaire d'enlèvement d'enfant albinos.

"Neuf personnes sont mortes sur le coup", a affirmé le médecin en chef de l'hôpital du district d'Ikongo (est), où des tirs ont retenti aux alentours de 08h00 GMT lundi. Dix autres personnes sont ensuite décédées des suites de leurs blessures, comme l'a confirmé la police mardi.

"Dix-neuf personnes ont perdu la vie et 21 blessés sont toujours soignés" à l'hôpital d'Ikongo, localité où l'incident a eu lieu, ont déclaré les gendarmes dans un communiqué. De premiers bilans faisaient état de 11 et ensuite 14 morts.

Depuis la semaine dernière, la petite ville est sous le choc: un enfant, albinos, a disparu et les autorités suspectent un enlèvement. Sur la grande île de l'océan Indien, les personnes atteintes d'albinisme sont régulièrement la cible de violences. Plus d'une douzaine d'enlèvements, d'attaques et de meurtres ont été signalés au cours des deux dernières années, selon les Nations unies.

Cohue devant la gendarmerie

Quatre suspects ont été arrêtés par les gendarmes. Mais les habitants sont décidés à faire justice eux-mêmes. Dans la matinée, ils se sont rendus devant la caserne de gendarmerie et ont demandé qu'on leur remette les quatre suspects, selon un élu du district d'Ikongo.

D'après une source de la gendarmerie à l'AFP, au moins 500 personnes ont débarqué, certaines munies d'"armes blanches" et de "machettes". "Il y a eu des négociations, les villageois ont insisté", raconte la source. Les gendarmes ont alors décidé de lancer des fumigènes pour disperser la foule, et tiré quelques coups de feu en l'air.

Mais les habitants ont continué à tenter de forcer le passage pour entrer dans la caserne. "On n'a pas eu d'autres choix que de se défendre..." dit la même source.

La police malgache est régulièrement épinglée par la société civile pour des violations des droits humains, qui font rarement l'objet de poursuites.

fgn avec les agences

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