Lors de son passage au pouvoir entre 1985 et 1991, Mikhaïl Gorbatchev a mené d'importantes réformes démocratiques, connues sous les noms de "perestroïka" (restructuration) et de "glasnost" (transparence), qui lui ont valu une immense popularité en Occident.
Mais ces réformes n'étaient pas son seul objectif, a expliqué dans La Matinale de mercredi Vicken Cheterian, chargé de cours à l'Université de Genève et spécialiste de l'ère post-soviétique. "Son objectif était une Union soviétique réformée, pacifique, coexistant avec l'Occident et modernisée. Il voulait réformer le système pas le détruire."
Mikhaïl Gorbatchev a marqué l'histoire pendant six ans: "il a dirigé un empire, la deuxième puissance mondiale, mais son idée de réforme d'un Etat n'a pas abouti. Elle n'a pas donné les résultats souhaités par Gorbatchev lui-même", a encore relevé le spécialiste.
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Un "homo sovieticus"
"C'était un 'homo sovieticus', un socialiste convaincu. Il croyait à un socialisme avec un visage humain, mais ses réformes n'ont pas amené à un socialisme humanisme mais à un capitalisme et à un nationalisme exacerbé."
"Ses réformes ont servi à mettre fin à la Guerre froide, à donner la liberté à toute une série de pays en Europe de l'Est avec la création de quinze républiques indépendantes", ce qui a été salué par l'Occident mais "ses changements politiques ont abouti à la destruction de l'Union soviétique".
Propos recueillis par Valérie Hauert/lan