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En Allemagne, les sanctions contre la Russie ne font pas l'unanimité

En Allemagne de plus en plus de voix s'élèvent dans l'est du pays pour adoucir les sanctions contre la Russie
En Allemagne de plus en plus de voix s'élèvent dans l'est du pays pour adoucir les sanctions contre la Russie / 19h30 / 2 min. / le 2 septembre 2022
Alors que l'économie allemande s'essouffle, de plus en plus de voix s'élèvent dans l'est du pays pour adoucir les sanctions contre la Russie. Le mécontentement est particulièrement fort dans le Brandebourg, près de Berlin.

Près de deux tiers (63%) des entreprises du Brandebourg oriental jugent excessives les sanctions économiques imposées par l'Union européenne contre la Russie, selon les données d'un sondage mené en août par la Chambre régionale du commerce et de l'industrie (IHK) auprès d'un millier d'entreprises et rapportées par les médias allemands.

Sans surprise, les entreprises les plus impactées par les sanctions les considèrent également comme les moins appropriées.

Le prix du gaz décuplé

Le Land du Brandebourg paie cher sa dépendance historique aux hydrocarbures russes et, dans cette région proche de la frontière polonaise, l'inquiétude grandit proportionnellement à la diminution des livraisons de gaz.

"Ici, on consomme en une heure l'équivalent de la consommation d'un foyer pendant un an", témoigne Martin Britt, directeur technique chez Uckermärker Milch GmbH, vendredi dans le 19h30 de la RTS. Dans cette usine laitière, le lait doit être chauffé à 91 degrés.

Il est évident que l'UE devait réagir à cette agression de l'Ukraine (...) mais l'Allemagne n'était pas obligée d'aller encore plus loin que ce que prévoyaient les sanctions européennes

Herbert Deniffel, PDG de Uckermärker Milch GmbH

Or, en un an, le prix du gaz a décuplé, passant de 10 centimes à 1 euro par Kw/h. Hors matières premières, les frais énergétiques représentent désormais jusqu'à 70% du budget de l'entreprise et le personnel craint pour l'emploi.

"Sans gaz, nous ne pouvons pas produire, donc sans gaz, notre job est forcément en danger", estime une employée. "Si ça continue comme ça, nos emplois vont disparaître et cela menace aussi les producteurs de lait qui nous fournissent", renchérit un responsable.

Emplois menacés

Pour l'heure, aucune garantie n'a été donné aux entreprises en cas de rationnement (lire encadré). Et le gaz n'est pas le seul concerné. La quasi totalité du pétrole consommé dans le Brandebourg transite par l'oléoduc russe Drouschba, qui doit être fermé d'ici à la fin de l'année sur ordre du gouvernement.

"3000 emplois sont directement liés à la raffinerie, ainsi que 10'000 emplois indirects. C'est une décision lourde de conséquences", commente Jörn Klitzing, de la Chambre du commerce et d'industrie, au micro de la RTS.

Les responsables politiques doivent prendre conscience de ce que cela signifie pour la région, mais nous n'avons pas le sentiment d'être entendus

Jörn Klitzing, IHK Ostbrandenburg

Après avoir largement profité des hydrocarbures russes bon marché, le réveil est douloureux en Allemagne. La guerre et ses conséquences pourraient coûter 260 milliards d'euros (255 milliards de francs) à l'économie allemande d'ici à 2030, selon une étude de l'Institut de recherche sur le marché de travail et la formation professionnelle. A l'échelon national, 240'000 personnes pourraient perdre leur emploi dès l'année prochaine.

Reportage TV: Anne Mailliet

Adaptation web: jgal

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L'Allemagne en quête de solutions pour compenser le gaz russe

Face au risque d'une crise énergétique majeure cet hiver, l'Allemagne se démène depuis plusieurs mois pour trouver des alternatives au gaz russe, dont elle est particulièrement dépendante, et pour réduire sa consommation.

Ces efforts commencent à payer, a estimé mardi dernier le chancelier Olaf Scholz, selon lequel la première économie européenne est désormais "dans une bien meilleure position" pour affronter les mois qui viennent. L'objectif de stockage de gaz fixé par Berlin pour octobre, à 85%, devrait être atteint "dès le début du mois de septembre", selon le gouvernement.

Dans le même temps, l'industrie allemande, particulièrement gourmande en énergie, a consommé en juillet 21,3% de gaz en moins par rapport à la moyenne des mêmes mois entre 2018 à 2021. Et la hausse du recours au gaz naturel liquéfié est en bonne voie: plusieurs terminaux flottants devraient entrer en fonction cet hiver. (afp)