Publié

Le FMI annonce un accord sur un renflouement de 2,9 milliards pour le Sri Lanka

Le FMI annonce un accord sur un renflouement du Sri Lanka. [Keystone - CHamila Karunarathne]
Le FMI annonce un accord de renflouement pour le Sri Lanka / Le Journal horaire / 19 sec. / le 1 septembre 2022
Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi que le Sri Lanka, plongé depuis des mois dans une profonde crise économique, recevrait une aide conditionnelle de 2,9 milliards de dollars pour assainir ses finances mais devra aussi obtenir des "assurances financières" de ses créanciers.

Le conseil d'administration du FMI devra en outre ratifier l'accord conclu par les services de l'organisation internationale jeudi. "Les objectifs du nouveau programme du Sri Lanka, soutenus par le Fonds, sont de rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette", a déclaré le FMI dans un communiqué, après neuf jours de négociations à Colombo.

Le pays de 22 millions d'habitants est ravagé par une crise économique historique, marquée depuis des mois par de sévères pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments. "Le Sri Lanka est confronté à une crise aiguë (...) supportée de manière disproportionnée par les populations pauvres et vulnérables", a fait valoir le FMI. L'île d'Asie du Sud a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars à la mi-avril.

Insuffisant pour résoudre la crise

Le FMI a rappelé que toute aide financière de sa part exigeait comme condition préalable la restructuration de cette dette. Le chef de la mission du FMI au Sri Lanka, Peter Breuer, n'était pas en mesure de dire jeudi aux journalistes quand le financement serait disponible, mais a souligné que les besoins du Sri Lanka étaient "urgents".

Il a précisé que le soutien financier du FMI ne suffirait pas à résoudre la crise du pays, tout en exprimant l'espoir qu'un programme supervisé par le FMI serve de "catalyseur" pour obtenir davantage d'aide.  "Un financement supplémentaire de la part des partenaires multilatéraux sera nécessaire pour combler les écarts de financement", a-t-il ajouté.

Selon le FMI, le Sri Lanka a accepté d'augmenter ses recettes, de supprimer les subventions, d'assurer un taux de change flexible et de reconstituer ses réserves de devises asséchées.

>> Relire aussi : Pourquoi le Sri Lanka a-t-il sombré dans une crise économique, politique et humanitaire?

TVA et carburant

Le président Ranil Wickremesinghe, qui a pris ses fonctions en juillet, a annoncé cette semaine une hausse de la TVA de 12 à 15% pour tous les biens et services à partir de ce jeudi.

Son gouvernement avait déjà multiplié par plus de trois les prix du carburant et de l'électricité et supprimé les subventions à l'énergie, une condition préalable essentielle au renflouement par le FMI.

Ranil Wickremesinghe s'est aussi dit déterminé à poursuivre la "restructuration" impopulaire, car elle induit la privatisation d'entreprises publiques subventionnées par les contribuables.

>> Relire aussi : Ranil Wickremesinghe élu président du Sri Lanka par le Parlement

A cet égard, Peter Breuer a rappelé qu'il fallait que le Sri Lanka obtienne de ses créanciers, principalement la Chine, l'Inde et le Japon, des "assurances financières". "Si les créanciers ne sont pas disposés à fournir ces assurances, cela aggravera effectivement la crise au Sri Lanka et sapera sa capacité de remboursement", a-t-il prévenu.

Vers des ajustements douloureux

Pour l'analyste financier W.A. Wijewardena, ancien gouverneur adjoint de la Banque centrale du Sri Lanka, Colombo devra procéder à des ajustements douloureux.

"Le Sri Lanka va devoir faire beaucoup plus pour satisfaire aux exigences du FMI afin que le MDCE (mécanisme de crédit élargi) soit approuvé par le conseil d'administration", a déclaré W.A. Wijewardena à l'AFP, "la viabilité de la dette est le point crucial".

Il a ajouté que l'augmentation des recettes publiques constituait également un sérieux défi compte tenu du piètre état de l'économie.

L'activité économique de l'île subira cette année une contraction plus grave que prévu, de 8%, a annoncé la Banque centrale la semaine dernière. Et l'inflation a battu un nouveau record en août, s'élevant à 64,3% sur un an.

Un déficit qui s'est accentué

Le Sri Lanka impose des restrictions aux importations depuis mars 2020 afin d'économiser les devises et permettre de financer en priorité l'importation de produits de première nécessité.

Le déficit commercial s'est accentué à 2,81 milliards de dollars sur les six premiers mois de l'année, contre 1,26 milliard de dollars sur la même période de l'an dernier.

Plusieurs mois d'agitation et de manifestations d'une population exaspérée par les privations ont eu raison de Gotabaya Rajapaksa, le prédécesseur de Ranil Wickremesinghe, contraint de fuir en juillet à l'étranger où il a démissionné.

>> Relire aussi : Le campement de la contestation brutalement démantelé au Sri Lanka

afp/jfe

Publié

1,3 milliard pour restructurer la dette de la Zambie

Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un soutien de 1,3 milliard de dollars à la Zambie dans le cadre d'un accord conclu entre les créanciers pour restructurer la dette colossale qui a fait sombrer l'économie du pays d'Afrique australe. 

Ce programme prévu sur trois ans, vise à "rétablir la viabilité de la dette, à créer un espace budgétaire pour les dépenses sociales indispensables et renforcer la gouvernance économique", a précisé le FMI dans un communiqué diffusé tard mercredi.

En 2020 pendant la pandémie, la Zambie était devenue le premier pays africain à faire défaut de paiement sur sa dette extérieure estimée à 17,3 milliards de dollars.