Maisons insuffisamment chauffées, stress accru dans les ménages qui ont du mal à joindre les deux bouts: les enfants britanniques sont exposés à des risques sanitaires, sociaux et éducatifs, avertit un rapport de l'Institute of Health Equity (IHE).
"Ce type d'environnement signifiera que des milliers de personnes mourront plus tôt qu'ils ne le devraient et, en plus de dommages pulmonaires chez les enfants (dans des logements froids), le stress toxique peut affecter de façon permanente leur développement cérébral", résume Michael Marmot, directeur de cet institut de recherche sur les inégalités de santé.
Sans une intervention efficace du gouvernement, il craint une "crise humanitaire majeure", qui verrait plonger d'ici janvier prochain plus de la moitié des ménages britanniques dans la pauvreté énergétique.
Inflation au-dessus de 13%
Les tarifs réglementés de l'énergie vont augmenter de 80% à partir d'octobre au Royaume-Uni, ce qui devrait pousser l'inflation au-dessus de 13% d'ici la fin de l'année, voire au-delà alors que les factures de gaz et d'électricité pourraient augmenter encore l'an prochain.
Le revenu disponible réel des ménages (ajusté après l'inflation) est en passe de chuter de 10% au total au cours de cette année et de l'année prochaine, la plus forte baisse du niveau de vie depuis un siècle, selon le centre de réflexion Resolution Foundation.
Cela représenterait 3000 livres (3400 francs) de moins par an pour un ménage moyen et "la crise du niveau de vie s'étendra bien au-delà de cet hiver, jusqu'à l'année prochaine et 2024", ajoute le centre dans une autre étude publiée jeudi.
Un inévitable soutien massif de l'Etat
Le nombre de personnes "vivant dans la pauvreté absolue" devrait augmenter de trois millions pour atteindre 14 millions en tout, selon la fondation. Celle-ci estime qu'un soutien de dizaines de milliards de livres est inévitable de la part du prochain gouvernement britannique.
Ces publications alarmistes "mettent en évidence les difficultés croissantes de l'économie britannique", relève Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown. Et la perspective "d'un hiver aussi sombre" poussait jeudi la livre à un nouveau plus bas depuis la pandémie face au dollar, la devise s'approchant du seuil où elle retomberait à son plus bas depuis 1985.
afp/oang