S'exprimant à Philadelphie, dans l'est du pays, il a clamé: "Donald Trump et les 'républicains MAGA' représentent un extrémisme qui menace les fondations mêmes de notre République". L'ancien président et ceux qui souscrivent à son idéologie 'Make America Great Again' "ne respectent pas la Constitution. Ils ne croient pas à l'Etat de droit. Ils ne reconnaissent pas la volonté du peuple" a martelé le président démocrate, dans ce rare discours en "primetime".
Derrière lui, se détachant tout illuminé sur le ciel nocturne, le "Independence Hall", bâtiment de briques rouges où furent adoptées la Déclaration d'indépendance et la Constitution américaine. Le démocrate, qui avait tenu à Philadelphie son premier meeting de candidat à la présidentielle, sait aussi que l'Etat de Pennsylvanie, où se trouve la ville, détient peut-être la clé des élections législatives de novembre. Et donc de la suite de son mandat.
Tout le discours du chef de file des démocrates a montré sa volonté de dramatiser ce scrutin, traditionnellement défavorable au parti qui tient la Maison Blanche, pour en faire ni plus ni moins qu'un référendum sur Donald Trump.
Les représentants de la droite radicale "applaudissent la colère. Ils se nourrissent du chaos. Ils ne vivent pas dans la lumière de la vérité mais à l'ombre des mensonges" , a encore scandé le président de 79 ans, qui veut galvaniser l'électorat démocrate et convaincre les indécis.
Une stratégie d'attaque
Joe Biden avait déjà entonné pendant sa campagne le refrain sur la "bataille" à mener pour "l'âme de l'Amérique". Une fois élu, ce vieux routier de la politique avait parié que la "bataille" se mènerait par le dialogue avec les élus conservateurs de bonne volonté, et par des réformes en faveur de la classe moyenne.
Mais le grand air de la réconciliation a été mis en sourdine. Chaque sondage favorable incite Joe Biden à lâcher ses coups, lui qui a récemment accusé les partisans de Donald Trump d'adhérer à une idéologie de "semi-fascisme".
Le terme a indigné le camp conservateur, qui accuse le président d'attiser les divisions. Kevin McCarthy, élu républicain qui convoite la prestigieuse direction de la Chambre des représentants, a accusé jeudi Joe Biden de "diaboliser" des "dizaines de millions d'Américains qui travaillent dur et respectent la loi."
Légère avance des démocrates dans les sondages
Selon un sondage publié jeudi par le Wall Street Journal, si les législatives de mi-mandat avaient lieu aujourd'hui, 47% des électeurs voteraient démocrate, et 44% républicain. La droite avait encore une avance de 5 points en mars.
Les démocrates se prennent à rêver d'un exploit lors de ce scrutin qui renouvelle toute la Chambre des représentants et un tiers du Sénat, et qui est traditionnellement défavorable au parti représenté à la Maison Blanche. Les enquêtes d'opinion ne sont pas infaillibles et, dans la vie politique américaine, deux mois, c'est une éternité. Mais le débat politique s'est déplacé depuis le début de l'été.
L'inflation s'est calmée, tandis que Joe Biden a fait adopter une série de réformes, et annoncé la mort du chef d'Al-Qaïda. De quoi émousser deux angles d'attaque des républicains: la défense du pouvoir d'achat, et les compétences du plus vieux président jamais élu aux Etats-Unis.
agences/br