Lee White: "La crise énergétique que traverse l'Europe va être un levier, plus qu'un frein"
Quelque 2300 représentants des gouvernements africains, ONG, du secteur privé et de la société civile se sont réunis fin août à Libreville, capitale du Gabon, pour préparer d'une seule voix leur participation à la COP27 en Egypte sur les changements climatiques.
En toile de fond, un constat sévère: l'Afrique, qui représente 17% de la population mondiale, émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2 mais paie le plus lourd tribut au réchauffement climatique.
"Les priorités n'ont pas changé"
Pour Lee White, ministre gabonais de l'Environnement, invité vendredi dans l'émission Forum, les priorités en terme de lutte contre le changement climatique n'ont pas changé.
"Tous les pays du monde doivent s'engager à réduire leurs émissions de CO2. Les pays développés doivent également respecter l'ensemble des accords conclus pour le climat."
"Vingt-deux millions de personnes dans la corne de l'Afrique risquent de mourir de soif et de faim à cause d'une sécheresse qui s'est aggravée avec le changement climatique", a-t-il poursuivi.
La crise énergétique comme levier?
Mais le ministre de l'Environnement garde espoir. Pour lui, la crise énergétique que traverse actuellement l'Europe avec la guerre en Ukraine va être un levier, plus qu'un frein.
"A long terme, cette crise va catalyser une approche plus développée sur l'utilisation des énergies renouvelables", estime-t-il.
Propos recueillis par Esther Coquoz/hkr
Parler d'une seule voix
L'objectif de la Semaine africaine est notamment de parler d'une voix unique pour l'Afrique à la COP27 et d'y formuler des propositions "concrètes", avait plaidé à l'ouverture Ali Bongo Ondimba, le président du Gabon, pays au coeur de la forêt tropicale du bassin du Congo, "deuxième poumon de la terre" après l'Amazonie.
Libreville est souvent saluée par la communauté internationale pour son combat "exemplaire" pour préserver sa biodiversité et lutter contre le réchauffement climatique.
Tous les intervenants avaient souligné dès le premier jour l'échec de la communauté internationale à remplir les objectifs de la COP21 à Paris en 2015: contenir, d'ici à 2100, le réchauffement climatique bien en dessous des 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l'ère pré-industrielle, idéalement le limiter à 1,5 degré. Or, selon l'Organisation météorologique mondiale, la planète s'oriente plutôt vers un réchauffement de 2,5 à 3 degrés.