En ce soir de fête nationale 2016, de nombreux touristes étaient présents sur la célèbre Promenade des Anglais à Nice pour assister au feu d'artifice sur le littoral quand un camion avait foncé sur la foule. Au volant, Mohamed L. avait pu parcourir des centaines de mètres avant d'être tué par la police. L'attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique.
Très attendu, ce nouveau méga-procès pour terrorisme risque d'être frustrant pour les victimes parce que l'auteur des faits est mort et qu'il n'y a pas de complices, car cette qualification n’a pas été retenue par les juges d’instruction. Le procès va ainsi se concentrer sur la préparation de l'attentat.
L'audience, qui doit durer jusqu'au 16 décembre, a lieu devant la cour d'assises spéciale de Paris, dans une salle spécialement construite pour le procès du 13 Novembre. La première journée est consacrée à l'interrogatoire d'identité des accusés et à l'actualisation des constitutions de partie civile. Elles étaient d'ores et déjà 865 avant le procès.
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Entre 20 ans de prison et la perpétuité
Sept hommes et une femme de nationalité franco-tunisienne, tunisienne ou albanaise sont jugés pour leur rôle dans la préparation de ce carnage. Trois d'entre eux doivent répondre du délit d'association de malfaiteurs terroristes. Ils sont soupçonnés d’avoir été témoins de la radicalisation de Mohamed L. et de l'avoir aidé à se procurer une arme.
Les cinq autres sont poursuivis en lien avec le trafic d'armes. Les trois accusés principaux encourent entre 20 ans de prison et la perpétuité. Leur défense essaiera donc de démontrer qu'ils n’avaient aucune connaissance précise du projet monstrueux.
Comme pour celui des attentats de Paris du 13 novembre 2015, le procès de Nice accordera une grande place aux témoignages des victimes avec cinq semaines d'audience consacrées uniquement à celles-ci.
Qui était l'auteur de l'attaque?
Le procès va tenter de comprendre pourquoi le massacre a eu lieu et quel était le rôle de Daesh, dont la revendication semble opportuniste. Les proches de Mohamed L. seront appelés à la barre pour témoigner. Il faudra tenter de comprendre les motivations du Tunisien de 31 ans qui n'a laissé aucune explication à son geste.
Au cours de l’enquête, ce chauffeur-livreur de profession a été décrit comme bizarre et inquiétant. Un mari violent, dépeint comme un obsédé sexuel. Un danseur de salsa sans aucune inclinaison religieuse mais fasciné par le propagande morbide des djihadistes.
Un homme dont la radicalité s’est manifestée peu de temps avant l’attentat mais qui avait préparé son coup depuis des mois, selon les enquêteurs. Sans la vérité de l’assassin, une énigme risque de planer sur le procès.
Comme celui du 13 Novembre, le procès de l'attentat de Nice sera filmé et enregistré pour les archives historiques. Parmi les témoins attendus à la barre dans les prochaines semaines figurent l'ex-président François Hollande ou le ministre de l'Intérieur de l'époque Bernard Cazeneuve.
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Sujet radio: Alexandre Habay
Adaptation web: aps avec afp