La nouvelle loi permettra au régime nord-coréen de déclencher une frappe nucléaire préventive "automatiquement" et "immédiatement pour anéantir des forces hostiles", si une puissance étrangère venait à menacer Pyongyang, selon l'agence d'État KCNA.
Le texte stipule que le régime peut utiliser des armes nucléaires "en cas d'attaque nucléaire ou non nucléaire par des forces hostiles contre les dirigeants de l'État et l'organisation du commandement des forces nucléaires de l'État", entre autres situations, selon KCNA.
Cette annonce intervient dans un contexte de relations inter-coréennes tendues et élimine la possibilité de pourparlers de dénucléarisation. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a déclaré que le statut d'État nucléaire de son pays était désormais "irréversible".
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Rapport de force
En juillet, Kim Jong-un avait affirmé que son pays était "prêt à déployer" sa force de dissuasion nucléaire en cas d'affrontement militaire avec les États-Unis et la Corée du Sud. "Il est totalement hors de question (pour nous) de renoncer à l'arme nucléaire, et il ne saurait y avoir de dénucléarisation ou de négociation", a-t-il déclaré jeudi dans un discours devant le Parlement nord-coréen, selon KCNA.
Ce nouveau texte témoigne de la confiance de Kim Jong-un dans les capacités nucléaires et militaires de son pays, en particulier dans ses missiles balistiques intercontinentaux pouvant frapper les États-Unis, a affirmé Cheong Seong-chang, du centre des études nord-coréennes à l'institut Sejong.
Cette loi "justifie publiquement l'utilisation de l'arme nucléaire par Pyongyang", notamment en réponse à une attaque non-nucléaire, a observé Cheong Seong-chang. Pourtant, en tant que dictateur, "Kim Jong-un n'a pas besoin de lois pour lancer une frappe nucléaire", mais la nouvelle doctrine sert à "justifier son utilisation d'armes nucléaires en cas d'urgence, en divulguant par avance les principes d'utilisation du nucléaire dans le pays et à l'étranger", a-t-il ajouté.
Pas de négociation
Le mois dernier, Séoul a proposé un grand plan d'aides à la Corée du Nord, comprenant de la nourriture, de l'énergie, mais aussi une aide pour la modernisation des infrastructures, en échange d'une dénucléarisation. La Corée du Nord a cependant rejeté l'offre, la qualifiant de "sommet d'absurdité".
Pour Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes, le nouveau texte réaffirme clairement la position de Pyongyang, qui estime que les négociations sur la dénucléarisation ne sont plus au programme. "Pyongyang va probablement nouer des liens plus étroits avec la Chine et la Russie contre Washington, et (...) mener un septième essai nucléaire dans un avenir proche", a-t-il avancé.
Fin août, les Etats-Unis et la Corée du Sud, proches alliés sur le plan de la sécurité, ont conduit leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis 2018 face à la menace nucléaire croissante de la Corée du Nord.
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ats/rad