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En Italie, Enrico Letta et Giorgia Meloni ont croisé le fer avant les législatives

En Italie, Enrico Letta et Giorgia Meloni ont croisé le fer avant les législatives. [AFP - Alberto Pizzoli]
Seul et unique débat entre Giorgia Meloni et Enrico Letta sans coup d'éclat / La Matinale / 2 min. / le 13 septembre 2022
"Différences abyssales", "fake news": malgré quelques piques, Enrico Letta, principal candidat de gauche aux législatives italiennes du 25 septembre, et Giorgia Meloni, pour l'extrême droite, possible future cheffe du gouvernement, ont débattu à fleurets mouchetés lundi soir.

Diffusé sur la chaîne vidéo en ligne du quotidien milanais Il Corriere della Sera, ce débat était très attendu car il s'agissait vraisemblablement de l'unique confrontation directe entre les deux antagonistes en tête dans les sondages.

Le gendarme de l'audiovisuel a en effet censuré un face à face programmé le 22 septembre sur la Rai au motif qu'il excluait les autres candidats.

Héritier du Mouvement social italien, parti créé après la Seconde Guerre mondiale par des fidèles de Benito Mussolini, le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia (FdI), est donné en tête du scrutin avec plus de 24%. Sa coalition avec la Ligue (anti-immigration) et Forza Italia (droite libérale) recueillerait la majorité absolue des sièges à la chambre des députés et au Sénat.

Le PD, qui n'est pas parvenu à former une grande coalition du centre à la gauche, est crédité de 21% des voix.

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Affinités en question

Les attaques entre le PD et l'alliance de droite/extrême droite sont virulentes depuis le début de la campagne sur les réseaux sociaux, mais le format du débat (2 minutes 30 à tour de rôle pour développer leur programme sur les thèmes proposés par le modérateur) a évité les échanges trop vifs et les deux débatteurs sont restés presque convenus.

Enrico Letta a bien constaté les "différences abyssales" entre les deux camps, dénoncé les affinités de Giorgia Meloni avec le dirigeant hongrois Viktor Orban et les divisions de son camp sur les sanctions frappant Moscou. Giorgia Meloni l'a de son côté accusé de répandre des "fake news" sur son parti et sa coalition.

>> Lire aussi : L'Italien Matteo Salvini, chef de la Ligue, conteste les sanctions contre la Russie

Mais pour le reste, Enrico Letta, ancien chef de l'exécutif de 56 ans, et Giorgia Meloni, députée de 45 ans, ont argumenté point par point en commençant par la politique étrangère.

Enrico Letta, fervent europhile, a défendu "la nécessaire défense de l'Ukraine à travers les sanctions européennes", remises en cause par Matteo Salvini, le patron de la Ligue. Giorgia Meloni, elle-même favorable à ces sanctions, a minimisé les désaccords au sein de sa coalition: "Les choses ne changeront pas avec un gouvernement de droite", a-t-elle assuré.

Rôle de l'Europe

Letta a attaqué Meloni sur l'Europe en fustigeant "les partis conservateurs qui réclament l'unanimité" des décisions dans l'UE et qui, de ce fait, selon lui, entravent sa marche. "Nous avons besoin de plus d'Europe, pas de moins d'Europe", a-t-il plaidé.

Bruxelles, a rétorqué Giorgia Meloni, "doit s'occuper des grands dossiers et laisser aux nations les dossiers plus proches" de chaque capitale.

Interrogée sur sa devise, "Dieu, famille, patrie", Giorgia Meloni, qui estimait quand elle était encore une jeune militante que Mussolini avait été "un bon politicien", a dit défendre "l'identité de notre société". "Je suis une conservatrice", a-t-elle expliqué.

Climat et questions de société

Enrico Letta a enfin fustigé le "négationnisme environnemental" de la droite qui, selon lui, a systématiquement voté contre les mesures écologiques présentées ces dernières années au parlement. "Négationnisme, ça fait rire, non? Il n'y a pas d'un côté ceux qui aiment l'environnement et ceux qui le détestent", a répliqué Giorgia Meloni.

Dernière passe entre les deux sur les droits des minorités et l'adoption par les couples homosexuels: un enfant a besoin "d'un père et d'une mère", a plaidé Giorgia Meloni. "Non, il a d'abord besoin d'amour", a répondu Enrico Letta.

"Nous avons mené un débat avec du respect mais nous représentons des Italie très différentes", a conclu le dirigeant démocrate après une heure trente d'échanges.

afp/kkub

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