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La mort de Godard alimente le débat sur le suicide assisté en France

Suicide assisté, le choix de Jean-Luc Godard intervient en plein débat sur la question en France
Suicide assisté, le choix de Jean-Luc Godard intervient en plein débat sur la question en France / 19h30 / 2 min. / le 14 septembre 2022
Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard a eu recours mardi au suicide assisté pour mettre fin à ses jours. Un choix qui résonne avec l’actualité française, qui ouvre la voie à une pratique jusque-là interdite.

Le génie du cinéma l'avait annoncé lors d'un interview qu'il avait donné à la RTS en 2014: "Je ne suis pas anxieux de poursuivre à toute force. Si je suis trop malade, je n'ai aucune envie d'être traîné dans une brouette". Poursuivant son souhait, Jean-Luc Godard a eu recours mardi à l'assistance au suicide pour mettre fin à ses jours. Il est mort paisiblement mardi dans sa maison de Rolle, entouré par ses proches.

L'annonce a été largement relayée par les médias français, où la pratique reste encore illégale. Hasard du calendrier, le décès du cinéaste franco-suisse survient alors que le pays est en plein débat sur le sujet.

>> Lire aussi : Après le décès de Jean-Luc Godard, le monde honore un génie irrévérencieux du cinéma

Convention citoyenne

Emmanuel Macron a annoncé mardi le lancement d'une large consultation citoyenne sur la fin de vie, en vue d'un possible nouveau "cadre légal" d'ici la fin 2023 en France. Un avis également partagé par le Comité consultatif d'éthique, qui marque une rupture avec ses précédentes positions, en acceptant pour la première fois la possibilité d'une aide "active" à mourir.

Jusqu'alors, l'institution se refusait à voir modifier la loi qui encadre la fin de vie des malades incurables en France.

Sédation profonde

Adoptée en 2016, la loi Claeys-Leonetti interdit le suicide assisté, mais permet une "sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour des malades en phase terminale et en très grande souffrance, dont le pronostic vital est engagé à court terme.

Désormais, le comité accepte l'idée qu'il existe "une voie pour une application éthique d'une aide active à mourir", en particulier pour les patients dont le pronostic n'est engagé qu'à moyen terme mais dont les souffrances sont intolérables.

Il prévient néanmoins qu'une telle évolution ne pourra se faire qu'à de "strictes" conditions.

Informer les citoyens

Des débats seront aussi organisés par les espaces éthiques régionaux dans les territoires "afin d'aller vers tous les citoyens et de leur permettre de s'informer et de mesurer les enjeux qui s'attachent à la fin de vie", a ajouté l'Elysée.

Des consultations seront menées également avec les équipes de soins palliatifs qui sont régulièrement confrontées à la fin de vie. Le gouvernement engagera parallèlement un "travail concerté et transpartisan" avec les députés et sénateurs.

Pour la modification de loi, Emmanuel Macron n'exclut ni une issue par la voie parlementaire, ni un référendum, qui serait le premier depuis son arrivée à l'Élysée en 2017.

saje

Sujet TV : Anne Fournier

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Autorisé en Suisse

Les Pays-Bas et la Belgique ont été les deux premiers pays européens à avoir autorisé l’euthanasie, à savoir la mort provoquée par un soignant à la demande d’un malade, il y a 20 ans. Le Luxembourg a dépénalisé en 2009 l’euthanasie et le suicide assisté, à savoir lorsque le patient prend lui-même un produit prescrit pour donner la mort. L’Espagne a adopté en mars 2021 une loi qui permet l’euthanasie et le suicide médicalement assisté. En Suisse, le suicide assisté est autorisé. La pratique de l’assistance au suicide est encadrée par des codes de déontologie médicale et est prise en charge par des organisations comme Exit, qui a accompagné près de 1400 personnes en 2021.

Les suicides assistés ont augmenté annuellement ces dernières années en Suisse, passant de 187 cas par an en 2003 à 965 en 2015, selon l’Office fédéral de la statistique.