Un bloc inédit réunissant la droite et l'extrême droite a remporté à une faible majorité les élections législatives en Suède face à la gauche sortante, selon les résultats quasi complets annoncés mercredi.
Au terme d'une dernière journée de comptage du scrutin archiserré de dimanche, la Première ministre sortante, la sociale-démocrate Magdalena Andersson, a reconnu la défaite de son camp et annoncé sa démission, effective jeudi.
La bascule est historique: jamais jusqu'ici un gouvernement suédois ne s'était appuyé au Parlement sur les le parti d'extrême droite des Démocrates de Suède (SD), le grand vainqueur des élections avec 20,6% des voix et un nouveau rang de deuxième parti du pays.
Démocrates de Suède en tête à droite
Avec 176 sièges, dont 73 pour SD, le bloc de quatre partis devance de très peu celui de gauche (173 sièges), selon un comptage quasi final portant sur plus de 99% des bureaux de vote, dont le résultat a été rendu public par l'autorité électorale.
Bien que les SD soient le premier parti de la majorité des droites, son dirigeant n'est pas en mesure d'avoir le soutien des trois autres partis pour devenir Premier ministre, poste promis à Ulf Kristersson, le chef du parti conservateur des Modérés.
Derrière les SD avec 73 sièges, 11 de plus qu'aux dernières élections de 2018, les Modérés décrochent 68 fauteuils (-2), tandis que les chrétiens-démocrates en ont 19 (-3) et les Libéraux 16 (-4).
A gauche, les sociaux-démocrates grimpent à 107 sièges (+7) grâce à leur bon score de 30,4%, devant les partis de Gauche et du Centre (24 chacun) et les Verts (18), mais le bloc au total échoue sous la majorité absolue.
En part des voix, le bloc de droite obtient 49,6%, contre 48,9% pour celui de gauche.
Une alliance fragile
Mais cette majorité étriquée, allant du centre-droit à l'extrême droite, s'annonce bien fragile, les libéraux notamment et les SD ayant des lignes politiques très divergentes sur nombre de dossiers.
Un des points les plus compliqués concerne l'ambition affichée par les SD de faire partie du gouvernement. Les trois partis de droite traditionnelle (Modérés, chrétiens-démocrates et Libéraux) y sont défavorables.
Le scénario le plus probable selon les politologues est que les SD, bien que le plus gros parti des quatre, appuient seulement le gouvernement au Parlement, sans en faire directement partie.
Héritier d'un groupe néonazi à sa création en 1988, le parti d'extrême droite s'est peu à peu banalisé dans le paysage politique suédois, entrant au Parlement en 2010 avec 5,7%, puis grimpant à chaque élection, sur fond de forte immigration et de problèmes de gangs criminels en Suède.
afp/cab