Début septembre, des milliers des producteurs de coca boliviens marchaient cinq jours durant de la région montagneuse des Yungas jusqu'à la capitale, La Paz, pour dénoncer un nouveau marché parallèle soutenu, selon eux, par le gouvernement.
Depuis plus d’un mois, la protestation s’est transformée en véritable bataille avec la police. La semaine dernière, des centaines de "cocaleros" ont pris d'assaut et incendié un marché parallèle de commercialisation des feuilles de coca dans la capitale, faisant deux blessés.
Une organisation, deux directions
Au coeur du conflit, on retrouve l'Adepcoca, une organisation qui contrôle et commercialise la feuille de coca de la région des Yungas. Problème: depuis un an il existe deux directions qui affirment toutes deux avoir été élues.
L’une des factions s’est finalement installée dans un nouvel espace à quelques centaines de mètres à peine du marché originel, marché qui a été incendié par les manifestants.
"Nous sommes plus de 30'000 cultivateurs de coca ici, nous ne sommes pas d'accord avec ce marché illégal", a déclaré Mario Choquetari, un paysan de 32 ans.
Ce que demandent les manifestants c’est donc le respect de la loi, qui ne permet pas deux marchés de coca à La Paz.
La "nouvelle" faction menée par Arnold Alanes est considérée par les mécontents comme politisée, du côté du parti de gouvernement.
Un conflit qui dure
Le conflit entre les producteurs de coca des Yungas et le gouvernement du Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti de l'ex-président Evo Morales (2006-2019) et de son dauphin Luis Arce, remonte à 2017.
A l'époque, une loi avait été approuvée incluant la région de Chapare (centre), fief syndical d'Evo Morales, dans la zone de culture de la coca. Cette initiative avait provoqué une rupture entre l'Adepcoca et le parti au pouvoir.
48 tonnes par jour
Selon les données officielles de 2019, quelque 48 tonnes de coca sont vendues chaque jour dans le marché de gros de l'Adepcoca par lequel transite 90% du commerce légal. En 2020, les ventes officielles ont représenté 173 millions de dollars.
Des heurts entre les deux camps de cultivateurs de coca, en septembre et octobre derniers, avaient fait 38 blessés parmi les civils et 29 parmi les policiers.
Sujet radio: Alice Campaignolle
Adaptation web: doe avec agences