Le Royaume-Uni a célébré les funérailles d'Elizabeth II avec ferveur et solennité

Elizabeth II repose dans sa dernière demeure, la chapelle Saint-Georges de son château de Windsor, après des adieux en grande pompe et emplis d'émotion. La cérémonie de lundi a salué la mémoire d'une souveraine à la popularité planétaire et au règne incomparable.

>> Retour en images dans le 19h30 sur cette journée historique :

A l'issue d'une ultime procession solennelle, au pas à travers un domaine de Windsor noir de monde et une cérémonie religieuse devant 800 personnes, le cercueil a été lentement descendu dans le caveau royal de la chapelle.

Peu avant, le lord-chambellan avait brisé son bâton puis l'avait placé sur le cercueil, geste symbolique pour signifier la fin de son règne.

Elizabeth II a ensuite disparu à jamais des yeux du monde, elle qui, souvent souriante, toujours calme, était devenue une icône familière pendant ses 70 ans, sept mois et deux jours sur le trône.

L'hymne britannique a retenti et c'était fini. Il ne restait à la famille proche qu'une dernière occasion de se recueillir, en privé, dans la soirée pour le transfert du cercueil, avec celui de Philip, l'époux d'Elizabeth II décédé en 2021, dans le mémorial George VI de la chapelle aux côtés des parents d'Elizabeth II et de sa soeur Margaret.

Centaines de dirigeants

Accompagné par des centaines de dignitaires étrangers et des centaines de milliers de Britanniques sur son passage, le dernier voyage d'Elizabeth II est arrivé à son terme. Depuis sa mort le 8 septembre, à l'âge de 96 ans, dans sa résidence écossaise de Balmoral, son cercueil clos a traversé son royaume, dans un corbillard à travers la campagne écossaise, un avion de la Royal Air Force, ou lors de lents cortèges funèbres sur des airs tristes joués par des fanfares, tiré par des chevaux ou des marins.

>> Le sujet du 19h30 sur les dignitaires étrangers présents à la cérémonie :

>> Voir aussi les explications de Laurent Burkhalter sur le défi sécuritaire :

>> Revoir l'édition spéciale de la RTS :

Elizabeth II repose dans sa dernière demeure, la chapelle Saint-Georges de son château de Windsor, après des adieux en grande pompe et emplis d'émotion, saluant lundi la mémoire d'une souveraine à la popularité planétaire et au règne incomparable.

A l'issue d'une ultime procession solennelle, au pas à travers un domaine de Windsor noir de monde et une cérémonie religieuse devant 800 personnes, le cercueil a été lentement descendu dans le caveau royal de la chapelle.

Peu avant, le lord-chambellan avait brisé son bâton puis l'avait placé sur le cercueil, geste symbolique pour signifier la fin de son règne. L'hymne britannique a retenti et c'était fini. Il ne restait à la famille proche qu'une dernière occasion de se recueillir, en privé, dans la soirée pour le transfert du cercueil, avec celui de Philip, l'époux d'Elizabeth II décédé en 2021, dans le mémorial George VI de la chapelle aux côtés des parents d'Elizabeth II et de sa soeur Margaret.

>> Les images de la dernière cérémonie d'adieu, à la chapelle Saint-Georges :

"Je constate qu’en quelques jours, la popularité du roi Charles III a augmenté. Elle est passée de 50% à 73%", explique Philippe Chassaigne, historien spécialiste de la Grande-Bretagne et de la famille royale, au micro de Forum. Pour lui, il est encore tôt pour savoir si le nouveau monarque arrivera à égaler sa mère. Toutefois, les fractures sociales au sein du Royaume-Uni, notamment en Ecosse ou en Irlande du Nord, seront des obstacles pour Charles III, selon le spécialiste.

>> L'analyse de la situation dans Forum :

Pour Richard Davis, professeur de civilisation britannique à l'université de Bordeaux Montaigne, "le roi n'a pas la même personnalité que sa mère. Quand il était prince de Galles, il se laissait aller aux commentaires, mais maintenant, il ne peut plus se prononcer sur les questions politiques", analyse-t-il.

Par exemple, le roi Charles III n'a pas les mêmes convictions que la nouvelle Première ministre Liz Truss. "Je ne sais pas s'il arrivera à rester le symbole d'unité qu'était sa mère", ajoute le professeur.

>> A voir également :

Alors que les cérémonies funèbres se sont succédé tout au long de la journée, le retour à la normalité gagne les rues de Londres. Le cercueil de la défunte reine a été, à tour de rôle, porté par des militaires, tiré par des marins ou encore transporté dans un corbillard en route pour Windsor.

>> Les détails de Catherine Ilic :

Pour vivre "un morceau d'histoire" ou pouvoir dire "J'étais là": Britanniques ou touristes venus de loin se sont massés à Londres et à Windsor pour les funérailles d'Elizabeth II, arrivés parfois à l'aube ou même la veille pour s'assurer les meilleures places.

>> Le reportage de Karine Vasarino :

Si les funérailles de la reine Elizabeth II ont ému des millions voire des milliards de personnes, les Britanniques ne sont pas toutes et tous unanimes face à la reine. C'est par exemple le cas à Brixton, un quartier défavorisé du sud de Londres, où la pauvreté et la guerre des gangs ont éclipsé les cérémonies royales.

"Elle avait 96 ans et allait de toute façon mourir un jour. Que la Reine repose en paix, on l'aimait tous, mais ici c'est la vraie vie. Cela aurait été différent si l'un de nos amis n'avait pas été tué par la police, un Noir innocent abattu, alors qu'il conduisait sa voiture. Cette affaire nous préoccupe plus que le sort de la Reine", raconte Jamal, un habitant du quartier.

D'autres voient ces cérémonies comme un luxe superflu alors que l'inflation est presque de 10% dans le pays. "Les personnes doivent parfois sauter un repas. Elles se demandent si elles doivent acheter à manger ou payer l'électricité", explique Solomon dont l’association prépare des repas gratuits aux habitants défavorisés du quartier.

>> Le reportage complet du 19h30 :

Le cercueil de la reine Elizabeth II a été descendu lundi après-midi dans le caveau royal de la chapelle Saint-Georges du château de Windsor, avant son transfert dans la crypte familiale lors d'une inhumation ultérieure dans l'intimité.

Avant d'être descendu et que ne résonne l'hymne national, le lourd cercueil de chêne et de plomb a été délesté des joyaux qui l'ornaient depuis le décès de la souveraine le 8 septembre - la couronne impériale, le sceptre et l'orbe royaux symbolisant le monde chrétien. Il sera ensuite transféré, avec celui de Philip, l'époux d'Elizabeth II décédé en 2021, dans le mémorial George VI de la chapelle aux côtés des parents de la reine et de sa soeur Margaret.

Le cercueil de la reine Elizabeth II est arrivé à la chapelle de Saint-Georges où de plus petites funérailles, regroupant 800 personnes, ont lieu. La plupart de personnes qui y sont n'étaient pas à Westminster plus tôt dans la journée. Ces secondes funérailles ont été pensées pour les employés de la royauté, selon la BBC.

Le dernier voyage d'Elizabeth II est arrivé à son terme. Depuis sa mort le 8 septembre, à l'âge de 96 ans, dans sa résidence écossaise de Balmoral, son cercueil clos a traversé son royaume, dans un  corbillard, un avion de la Royal Air Force, ou lors de lents cortèges funèbres sur des airs tristes joués par des fanfares, tiré par des chevaux ou des marins.

A Edimbourg puis Londres, des centaines de milliers de personnes ont patienté des heures, parfois toute la nuit, pour se recueillir auprès de la dépouille de la seule monarque que la plupart des Britanniques aient jamais connue, dont le visage, présent sur les billets de banques et timbres, était reconnu dans le monde entier.

Le cercueil de la reine Elizabeth II est arrivé lundi au château de Windsor, où elle sera inhumée en privé dans la soirée à la chapelle Saint-Georges, à l'issue d'une cérémonie funèbre.

Après des funérailles d'Etat et une majestueuse procession à Londres, la dépouille est arrivée à bord du corbillard royal et sous escorte militaire, qui sera rejointe par la famille royale, dans cette ville située à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale où la reine résidait depuis la pandémie de Covid-19.

>> Les images du cortège qui remonte le "Long Walk" vers le château de Windsor :

Après la cérémonie à Westminster, le cercueil a été à nouveau placé sur un affût de canon de la Royal Navy pour une procession historique dans les rues du centre de Londres, jusqu'à l'arc de Wellington, d'où il repartira en corbillard pour le château de Windsor.

>> Les images du cortège funèbre vers Windsor :

En Suisse aussi, de nombreuses télévisions sont allumées pour suivre les funérailles de la reine Elizabeth II à Londres. C'est le cas notamment à Farvagny, dans le canton de Fribourg.

>> Le reportage du 12h30 dans une famille de passionnés de feue la souveraine britannique :

Solennels et concentrés, le futur roi George, neuf ans, et sa soeur Charlotte, sept ans, ont accompagné lundi le cercueil de leur arrière-grand-mère Elizabeth II à son entrée puis à sa sortie de l'abbaye de Westminster, où se tiennent ses funérailles.

Arrivés en voiture avec leur mère, Kate, et la reine consort, Camilla, George et Charlotte, respectivement deuxième et troisième dans l'ordre de succession au trône, ont rejoint la procession remontant l'allée centrale de l'abbaye derrière la dépouille de la souveraine.

Frêles silhouettes entourées d'adultes dans l'immense nef, George, costume sombre et cravate noire, et Charlotte, chapeau et manteau noirs, sont encadrés de leurs parents William et Kate, les nouveaux prince et princesse de Galles.

George serre les lèvres alors que débute la lente marche jusqu'à l'autel, tandis que sa soeur avance mains jointes, visiblement impressionnée.

Devant eux marchent le roi Charles III, leur grand-père, suivi de ses frères et soeur. Derrière eux, leur oncle Harry et son épouse Meghan.

"Gan Gan"

Assis ensuite sagement au premier rang, non loin du cercueil de celle qu'ils appelaient "Gan Gan", tous deux participent timidement aux chants et regardent attentivement le livret de messe. Charlotte murmure quelques mots à sa mère.

Leur frère cadet Louis, dont les hilarantes grimaces avaient presque volé la vedette à la reine lors de son jubilé de platine en juin, est quant à lui absent, jugé sans doute trop jeune pour l'événement, à seulement quatre ans.

Plus de quatre milliards de personnes suivraient en ce moment même les funérailles de la reine Elizabeth II. Ce sont des estimations, mais ce serait un record absolu d'audience pour un événement unique.

Cela surpasse les audiences des plus grandes compétitions sportives. Les seuls événements planétaires capables de rivaliser sont par exemple une finale de Coupe du monde de football, le sport le plus populaire au monde, suivie en moyenne par 3 milliards de personnes. Les cérémonies d'ouverture des JO d'été peuvent réunir jusqu'à 2 milliards de personnes.

De leur côté, les médias du monde entier se sont donné rendez-vous à Londres  Des studios de télévision ont été aménagés sur les terrasses et les toits des bâtiments à proximité de l’abbaye de Westminster.

>> Toutes les explications dans le 12h30 :

Reuters/Keystone - Hannah McKay

Pour vivre "un morceau d'histoire" ou pouvoir dire "j'étais là": Britanniques et touristes venus parfois de loin sont nombreux à s'être levés à l'aube lundi pour assister à Londres aux funérailles d'Elizabeth II aux meilleures places.

Malgré les fraîches températures matinales dans la capitale britannique, les spectateurs se sont massés avant 7h du matin dans les environs du palais de Buckingham et de l'abbaye de Westminster, où se déroule la cérémonie religieuse.

>> L'ambiance dans les rues de Londres :

Pool via Reuters/Keystone - Emilio Morenatti

Au son des cornemuses et roulements de tambour, le cercueil de la reine Elizabeth, drapé de l'étendard royal et surmonté de la scintillante couronne impériale, a été accompagné en procession jusqu'à l'abbaye de Westminster tiré sur un affût de canon par des marins de la Royal Navy, formant une armée de képis.

Suivait la famille royale, marchant au pas, le regard figé: Charles III, devenu roi à 73 ans après une vie à attendre, ses frères et soeur Anna, Andrew et Edward, l'héritier du trône Willam, nouveau prince de Galles et le prince Harry, en civil, conséquence de son retrait de la monarchie en 2020.

Dans la nef de l'abbaye, ils ont été rejoints par la reine consort Camilla, les épouses de William, Kate, et d'Harry, Meghan. Les deux aînés de William et Kate, George, 9 ans, Charlotte, 7 ans, ont marché derrière le cercueil de leur arrière-grand-mère à son arrivée dans l'abbaye.

>> Les images de l'entrée du cercueil dans l'abbaye de Westminster :

>> Le compte-rendu de la journée dans le 12h30 :

Reuters/Keystone - Emilio Morenatti

Le cercueil de la reine Elizabeth II a quitté lundi Westminster Hall, où il reposait depuis mercredi, pour les funérailles de la souveraine à l'abbaye de Westminster.

Tiré par 142 marins, l'affût de canon sur lequel a été transféré le cercueil s'est mis en route, suivi à pied par le roi Charles III et les autres membres de la famille royale pour une courte procession jusqu'à l'abbaye de Westminster, où se déroulera la cérémonie religieuse.

>> Les images :

Le président de la Confédération Ignazio Cassis est placé à côté de la femme de Joe Biden à l'intérieur de l'abbaye de Westminster pour les funérailles de la reine Elizabeth II.

Les deux hommes se sont même salués.

Les funérailles d'Elizabeth II sont aussi une vitrine pour l'élégance vestimentaire anglaise. Des uniformes aux habits de deuil visibles sur tous les écrans ces derniers jours, les tenues sont en grande partie confectionnées à Londres, dans la célèbre rue des tailleurs sur mesure, Savile Row.

Savile Row, la célèbre rue du sur-mesure anglais, porte le deuil. Les mannequins ont fait place aux portraits d'Elizabeth II.

Mais derrière les vitrines, les tailleurs et les artisans sont à pied d'oeuvre pour répondre à l'explosion des commandes.

Les couturiers et tailleurs de Dege and Skinner confectionnent en dernière minute des gilets pour les funérailles ou des brassards noirs, à attacher au bras gauche, comme le veut la tradition.

Dege and Skinner est l'un des derniers tailleurs indépendants de la rue. Depuis un siècle et demi, la maison habille en tenue civile le gotha londonien et elle confectionne des uniformes royaux depuis plusieurs décennies.

Quelques jours avant les funérailles, l'atelier porte les dernières touches sur une tenue qui sera portée par le capitaine de la garde royale.

"Ce sont des plumes de cygne", explique Tristan Thorne, l'un des tailleurs principaux de la maison, en sortant un panache rouge vif et blanc immaculé d'une boîte metallique. "Elles sont héritées de capitaine en capitaine. Elles sont donc plus vieilles que moi."

Tristan les visse sur le couvre-chef. Il faudra ensuite lustrer des épées, brosser des épaulettes et resserrer des médailles.

Il n'y a aucune place pour les faux pas. Ce genre d'occasion n'arrive qu'une ou deux fois par siècle.

William Skinner représente la cinquième génération de l'entreprise. Son père et son grand-père avaient notamment habillé Winston Churchill lors du couronnement de la reine Elizabeth II en 1953.

"Cela a été un honneur de servir la reine et d'avoir confectionné les uniformes de son armée, affirme William. J'ai eu la chance de rencontrer Sa Majesté Elizabeth II plusieurs fois. Comme beaucoup de monde, je pense qu'elle fait partie de la famille. J'ai tellement de respect pour cette merveilleuse dame."

William Skinner et son équipe ont également taillé les uniformes du Prince William et de son frère Harry portés lors de la "veillée des princes" vendredi dernier. De quoi emplir de fierté la Maison, qui ne divulgue aucun chiffre concernant ses affaires, mais confirme que la création de costumes et vêtements royaux contribue à d'importantes retombées positives en termes d'image et de prestige.

>> Le reportage d'Anne Fleur Lespiaut et Laurent Burkhalter :

Le palais de Buckingham a publié sur Twitter quelques photos de la reine Elizabeth II pour rendre "hommage à la vie et au règne extraordinaires de Sa Majesté la Reine".

Avant d'accueillir les obsèques de la reine Elizabeth II, l'abbaye de Westminster a accueilli de grands moments de sa vie.

A 8 ans, la princesse Elizabeth est demoiselle d'honneur au mariage de son oncle le prince George avec la princesse Marina de Grèce et du Danemark. Il s'agissait du premier mariage royal retransmis à la radio.

Le roi George VI est couronné le 12 mai 1937, cinq mois après l'abdication de son frère, le roi Edward VIII. "A la fin, l'office est devenu plutôt ennuyeux, il n'y avait que des prières", dira dans un message manuscrit la princesse de 11 ans.

Le 20 novembre 1947, son mariage vient égayer l'après-guerre. Renonçant à ses titres de Grèce et du Danemark, Philip devient duc d'Edimbourg.

Son couronnement, le 2 juin 1953, était le premier retransmis à la télévision, devant 27 millions de Britanniques sur 36 millions d'habitants.

Le 29 mars 2022, elle était apparue à l'abbaye pour la dernière fois, pour une cérémonie religieuse en hommage à son époux le prince Philip, mort près d'un an plus tôt à l'âge de 99 ans.

>> L’Abbaye de Westminster a été le théâtre de moments déterminants de la monarchie britannique et de la vie d'Elizabeth II :

Au micro de La Matinale de la RTS lundi, l'ancien enseignant d’anglais à l’Université de Lausanne Digby Thomas explique cette ferveur britannique pour la reine Elizabeth II comme l'expression de la perte d'une dernière illusion, l'illusion du monde d'hier, d'un monde tombé en désuétude.

Il reconnaît tout de même son relatif étonnement face à l'ampleur du phénomène. "On sait que les Anglais sont capables de ce genre de grandes émotions de groupe. Mais l'ampleur a été absolument extraordinaire. Par exemple la file pour regarder le catafalque de la Reine a atteint a un moment donné quasiment 17 heures d'attente. Les gens restaient en file presque toute une journée et toute une nuit. C'est tout à fait remarquable. Il a été compté plus d'un million de personnes qui se sont rendues à Londres exprès pour cela".

Lien avec l'Angleterre de Churchill

Pour Digby Thomas, ce décès est "quelque chose de très marquant dans la vie psychologique, dans la vie psycho-sociale de tout un peuple. D'autant plus que la Reine a représenté à la fois un lien entre des différentes tendances sociétaires, ce qui en fait une figure unificatrice, (...) et à la fois un lien historique, la reine Elizabeth liant l'Angleterre d'aujourd'hui avec l'Angleterre de sa plus grande époque, celle de la Seconde Guerre mondiale (...), dans les termes de Winston Churchill: "Our finest hour"."

>> L'interview complète de Digby Thomas dans La Matinale :

Selon lui, "cette époque est une référence pour les Britanniques. C'est quelque chose de très fort dans les débats autour du Brexit, cette volonté de retour en arrière. La reine représentait un lien avec cette époque, et évidemment avec l'époque de l'Empire, où la Grande-Bretagne était véritablement grande."

La reine, la cérémonie, les protocoles donnent ainsi "aux Britanniques un sentiment de l'inébranlable historicité" de l'Angleterre, une historicité qui est assez "illusoire", nuance Digby Thomas. "La plupart de ces protocoles ont été inventés à la fin de l'époque victorienne. La seule chose qui est vraiment ancienne, ce sont les bâtiments: le Westminster Hall date de presque mille ans et le Westminster Abbey date de plus de mille ans, avant la conquête normande", commente-t-il.

Des milliers de Britanniques ont préféré se rendre à Londres dimanche pour les derniers adieux afin de pouvoir suivre les cérémonies lundi depuis chez eux.

Il s'agira des premières funérailles d'un monarque britannique à être retransmises en direct.

>> Témoignages dans La Matinale :

Keystone - Zac Goodwin/PA via AP

Les tout derniers membres du public se sont recueillis lundi matin devant le cercueil de la reine Elizabeth II à Londres avant la fermeture de la plus vieille salle du parlement britannique où était exposée la dépouille. Cela quelques heures avant des funérailles historiques.

Bravant de longues heures d'attente, des dizaines voire des centaines de milliers de personnes ont défilé en cinq jours devant le cercueil disposé sur un imposant catafalque dans Westminster Hall jusqu'à sa fermeture vers 06h30 locales (07h30 heure suisse), avant des funérailles d'Etat qui commenceront à 12h00 en présence de 2000 invités, dont des centaines de dignitaires et têtes couronnées étrangers. Le président de la Confédération Ignazio Cassis figure parmi les dirigeants présents.

A Londres près de Westminster Hall, alors que le quartier est totalement bloqué, les gens commencent à affluer pour voir passer le cercueil de la reine dans quelques heures.

Malgré les fraîches températures matinales dans la capitale britannique, les spectateurs se sont massés avant 7 heures du matin dans les environs du palais de Buckingham et de l'abbaye de Westminster, où se déroulera la cérémonie religieuse à partir de 11H00 locales (10H00 GMT).

RTS - Céline Tzaud

Le monde dit adieu lundi à Elizabeth II lors de funérailles grandioses à Londres, où des dignitaires du monde entier rendront hommage à une souveraine à l'incroyable destin, qui avait consacré ses 70 ans de règne à faire briller la couronne britannique.

Après 10 jours de deuil national, d'hommages et de rituels à la pompe centenaire, 2000 personnes sont attendues pour une cérémonie religieuse à l'abbaye de Westminster.

>> Tous les détails dans La Matinale :

Keystone - Yui Mok/PA via AP

La Grande-Bretagne est quasiment à l'arrêt pour les funérailles de la reine Elizabeth II. Fermeture des écoles et d'une grande partie des entreprises, service minimal dans la plupart des infrastructures publiques: presque tout le pays fait une pause lundi pour suivre la cérémonie et observer un temps de recueillement.

Mais ce jour férié risque de peser sur une économie au bord de la récession. Ainsi, selon le cabinet de conseil Panthéon Macroeconomics, qui en calculait l'impact la semaine dernière, ce jour férié pourrait se traduire par une baisse de 0,2% du PIB en septembre. D'autant que les Britanniques ont déjà eu un jour de congé supplémentaire en juin dernier à l'occasion du jubilé.

>> Tous les détails dans Alter Eco :

RTS

Une nouvelle photo de la reine Elizabeth II a été publiée dimanche, quelques heures avant ses funérailles nationales à l’abbaye de Westminster.

Des milliers de fleurs et des dessins ont été déposés à Green Park, à côté de Buckingham Palace. Par terre, au pied d'un arbre, d'une barrière, le parc royal est recouvert de couleurs. Il est devenu un lieu de visite et d'attraction. L'ambiance était familiale dimanche.

>> Rencontre avec des familles venues rendre hommage à la reine :

Keystone - AP Photo/Petr David Josek

Le roi Charles III a remercié dimanche soir tous ceux qui l'ont soutenu lui et sa famille depuis la mort, le 8 septembre, de sa mère, la reine Elizabeth II, dont les funérailles lundi s'annoncent grandioses avec une foule immense et des dignitaires venus du monde entier.

Alors que touche à sa fin le deuil national ayant suivi le décès de la souveraine, le nouveau roi a remercié dans un communiqué "toutes ces innombrables personnes" qui ont manifesté leur soutien. "À Londres, à Édimbourg, à Hillsborough et à Cardiff, nous (son épouse et lui, ndlr) avons été émus au-delà de toute mesure par tous ceux qui ont pris la peine de venir rendre hommage au service de toute une vie de ma chère mère, la défunte Reine", a-t-il écrit.

Plus tôt dans la soirée, à 20H00 (19H00 GMT), le Royaume-Uni s'était figé pour une minute de silence. Les Britanniques avaient été invités à vivre "ce moment de réflexion" chez eux, sur le pas de leur porte ou dans leur rue, ou lors d'événements communautaires et de veillées.

>> Le récit de la soirée :

Keystone - AP Photo/Martin Meissner

Des centaines de dignitaires étrangers et têtes couronnées sont attendues lundi à Londres pour les funérailles d'Etat de la reine Elizabeth II, casse-tête sécuritaire et diplomatique entre privilèges accordés à certains et invités controversés.

L'abbaye de Westminster peut contenir jusqu'à 2200 personnes. Côté britannique, seront présents évidemment les membres de la famille royale, la Première ministre Liz Truss, d'anciens Premiers ministres, d'autres grandes figures politiques et quelques VIP.

Quelque 500 dignitaires étrangers sont attendus pour la cérémonie, parmi lesquels les présidents américain Joe Biden, français Emmanuel Macron, turc Recep Tayyip Erdogan. Le président de la Confédération Ignazio Cassis sera également de la partie.

Commonwealth et UE

Des représentants des 56 pays du Commonwealth feront le déplacement. Les Premiers ministres Justin Trudeau du Canada, Anthony Albanese d'Australie et Jacinda Ardern de Nouvelle-Zélande devraient tous venir, de même que le dirigeant sud-africain Cyril Ramaphosa.

Malgré les tensions suivant le Brexit, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel vont aussi faire le déplacement. Dans un geste symbolique visant à rendre hommage à la reine, dont la visite d'Etat en 2011 a contribué à apaiser des décennies de tensions, le Premier ministre irlandais Micheál Martin sera également présent.

Têtes couronnées et soignants

Plusieurs têtes couronnées ont aussi confirmé leur présence, dont le prince Albert de Monaco et son épouse Charlene, le roi Philippe de Belgique et son épouse la reine Mathilde, le roi d'Espagne Felipe VI et la reine Letizia, la reine Margrethe du Danemark (seule reine régnante d'Europe désormais)...

Seront également présents environ 200 personnes décorées par la reine en juin cette année, notamment des soignants impliqués dans la réponse à la pandémie de Covid-19.

Parmi les pays non conviés, la Russie, la Biélorussie, la Birmanie, la Syrie, l'Afghanistan ou encore la Corée du Nord.

189: lorsque le public rendra hommage à la reine pour la dernière fois lundi à 06h30, son cercueil aura été exposé au sein de Westminster Hall, la plus ancienne partie du Parlement britannique, pendant plus de 189 heures.

2868: le nombre de diamants que compte la couronne d'Etat impériale, portée par Elizabeth II à l'occasion de son couronnement, en 1953, et qui repose désormais sur son cercueil. La couronne compte également 269 perles, 17 saphirs et 11 émeraudes.

4,1 (milliards): le nombre de spectateurs qui devraient, selon les estimations, regarder les funérailles de la reine dans le monde entier, battant ainsi tous les précédents records d'audience.

142: le nombre de jeunes marins qui tireront avec des cordes l'attelage monté sur un affût de canon transportant le cercueil de la reine, comme c'est l'usage lors de funérailles nationales.

2200: le nombre d'invités attendus pour assister aux funérailles de la reine au sein de l'abbaye de Westminster. C'est la capacité maximale de l'abbaye, qui avait déjà accueilli les obsèques de la reine mère en 2002. Plus de 100 chefs d'Etat et têtes couronnées sont attendus pour l'occasion.

17: les invités ayant reçu la croix de Victoria Cross et la croix de George - les deux plus hautes distinctions britanniques pour bravoure - qui devraient être présents aux funérailles.

750'000: comme le nombre de visiteurs qui, selon les responsables des transports londoniens, pourraient faire la queue pour voir le cercueil de la reine.

La dernière fois que l'abbaye de Westminster a servi aux funérailles d'un monarque, c'était en 1760 pour le roi George II. La famille royale britannique avait ensuite préféré utiliser la plus intimiste chapelle Saint-Georges, située dans le château de Windsor. Mais Elizabeth II souhaitait revenir à un endroit pouvant accueillir plus de monde.

Service funéraire à 11h00

Aux alentours de 10h30 locales (11h30 en Suisse), des porteurs transporteront le cercueil royal depuis son catafalque situé dans le hall de Westminster jusqu'à l'abbaye, grâce à un attelage monté sur un affût de canon tiré non pas par des chevaux, mais par de jeunes marins avec des cordes, comme c'est l'usage pour les funérailles nationales.

Les membres de la famille royale - d'abord les quatre enfants d'Elizabeth II, puis les princes William et Harry - marcheront derrière le cercueil jusqu'à la porte ouest de l'abbaye de Westminster. Il sera ensuite installé sur une plateforme située dans le choeur.

Le service funéraire commencera à 11h00 (12h00 en Suisse). Le doyen de Westminster, David Hoyle, sera en charge de la cérémonie et l'archevêque de Canterbury Justin Welby, dirigeant spirituel de l'Eglise anglicane dont le monarque est le chef, s'occupera du sermon.

Après les funérailles, le cercueil sera remis à 12h15 (13h15 en Suisse) sur l'affût de canon et paradera dans la capitale britannique, jusqu'à l'arc de Wellington situé à Hyde Park Corner. Là, il sera chargé dans un corbillard.

Départ pour Windsor

Arrivé à Windsor, à une trentaine de kilomètres de là, le corbillard se rendra à la chapelle Saint-Georges en passant par la Long Walk, spectaculaire allée traversant le domaine jusqu'au château, avant une cérémonie retransmise à la télévision. Le roi et d'autres membres de la famille royale participeront à une procession funèbre jusqu'à la chapelle.

Après un service religieux à 16h00 (17h00 en Suisse) avec 800 invités, une ultime cérémonie privée aura lieu en présence seule des membres proches de la famille royale à l'issue de laquelle la reine sera inhumée à 19h30 (20h30 en Suisse).

Le cercueil de la reine reposera dans l'annexe de la chapelle du roi George VI, où se trouvent déjà le père et la mère de la reine, ainsi que les cendres de sa soeur, la princesse Margaret.

Dès le moment de sa mort, la dépouille d'Elizabeth II suit un protocole millimétré, appelé "Operation Unicorn" (Opération licorne). La reine est d'abord tenue à l'écart du grand public à Balmoral, avant de rejoindre le palais royal d'Holyroodhouse, à Edimbourg, puis la cathédrale Saint-Gilles, où les Britanniques peuvent commencer à se recueillir pour lui rendre un dernier hommage.

Le cercueil de la reine est ensuite rapatrié à Londres le 13 septembre. Le corps de la souveraine quitte la cathédrale Saint-Gilles pour l'aéroport d'Edimbourg d'où il s'envole pour Londres, accompagné par la princesse Anne et son mari.

>> Lire aussi : Les Britanniques se pressent à Edimbourg pour des adieux à la reine

Direction Buckingham, puis Westminster

Deux heures plus tard, le cercueil arrive au palais de Buckingham où il est accueilli par le roi Charles III, la reine consort et des membres de la famille royale.

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Respectant parfaitement le planning, le cercueil entre au Palais de Westminster mercredi au son d'une chorale religieuse, où sont rassemblés de nombreux responsables politiques dont la Première ministre nommée il y a quelques jours, Liz Truss.

Posé sur un catafalque (estrade funéraire) drapé de violet, le cercueil repose sur une estrade rouge au centre de la nef du bâtiment vieux de plusieurs siècles.

>> Lire aussi : Le cercueil d'Elizabeth II a quitté le palais de Buckingham pour Westminster

Ouverture au public

Mercredi à 17h00 locales, le public, qui patiente pour les premiers depuis lundi soir, peut enfin entrer pour rendre hommage à Elizabeth II. Pendant un peu moins de cinq jours, la population peut brièvement se recueillir, 24 heures sur 24 jusqu'au petit matin du 19 septembre, quelques heures avant le début des obsèques.

Preuve de l'immense émotion suscitée par la mort de la reine Elizabeth II le 8 septembre, les autorités doivent suspendre plusieurs fois l'accès à la longue file d'attente qui s'est formée pour voir le cercueil de la monarque à Westminster Hall, la plus ancienne salle du Parlement britannique. L'attente atteint par moments plus de 24 heures, et la file d'attente serpente sur des kilomètres au centre de Londres.

>> Relire aussi : Emotion et foule compacte pour le dernier voyage de la reine Elizabeth II en Ecosse

Il est 12h32 à Londres (13h32 en Suisse) ce jeudi 8 septembre lorsque le premier communiqué de Buckingham palace, bref mais alarmant, fait part au monde de l'inquiétude des médecins de la reine, après des examens dans la matinée.

En privé toutefois, les plus proches de la reine s'attendent au pire depuis déjà plusieurs heures, rapporte la presse britannique. La souveraine avait dû annuler une réunion en visioconférence la veille au soir et, dès 9h00, "les médecins savaient qu'elle n'avait plus que quelques heures à vivre", assure le Sun.

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Un décès dans "l'après-midi"

Ses plus proches s'organisent en urgence pour se rendre dans les hautes terres écossaises. En premier lieu l'héritier Charles et son épouse Camilla, qui selon la presse quittent en fin de matinée Dumfries House, dans le sud de l'Ecosse, à bord de l'hélicoptère royal. A Balmoral, ils retrouvent la soeur de Charles, Anne.

On ignore l'heure précise du décès de la reine, survenu dans "l'après-midi" selon Buckingham. La Première ministre Liz Truss, officiellement nommée par la souveraine à Balmoral mardi, est informée aux environs de 16h30 selon ses services, deux heures avant l'annonce officielle.

S'il est donc probable que Charles et Anne aient pu assister aux derniers instants de la souveraine, ce n'est vraisemblablement pas le cas de ses deux autres fils, Andrew et Edward, et du prince William. Arrivés en Ecosse dans un jet de la Royal Air Force, ceux-ci ne passent les grilles du château, visages fermés, qu'après 17h00.

Le prince Harry, en froid avec la famille royale, arrive plus tard encore, seul, alors que la nouvelle a déjà fait le tour du monde.

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