Agée de 48 ans, cette femme a été condamnée par le tribunal correctionnel de Toulon aux mêmes peines prononcées contre elle en 2015 et 2016, alors qu'elle était en fuite, soit deux ans de prison pour dénonciation calomnieuse et trois ans de prison avec privation des droits civiques et parentaux pour non-représentation de son enfant.
Ces deux peines qui concernent deux dossiers distincts sont cumulables.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public avait appelé à la condamnation d'"une mère manipulatrice, qui a ourdi un complot contre le père", écartant la thèse de la défense d'"une mère simplement inquiète, qui a tenté de protéger son enfant".
La mère avait disparu avec sa fille de cinq ans en 2011, dans un contexte de "conflit conjugal" fort, reconnu par toutes les parties, autour de la garde de l'enfant, après avoir accusé le père de viol et d'agression sexuelle sur leur fille. Cette plainte avait été classée sans suite.
Arrestation près de Morges
La prévenue avait finalement été extradée en août de Suisse, où elle avait été arrêtée en février de la même année à l'issue d'un banal contrôle routier près de Morges (VD). Elle avait expliqué s'y être cachée pendant six à sept ans, après avoir résidé dans "différents pays".
"Ma fille est la victime et je continuerai de le dire. Je ne suis pas responsable", a-t-elle réaffirmé en réaction au jugement.
L'audience a duré près de cinq heures vendredi, dans un contexte tendu entre la prévenue et sa défense et la présidente du tribunal, alors que plusieurs personnes lui manifestaient leur soutien devant le palais de justice.
Fille en Suisse
Le père, partie civile, a quant à lui déclaré ne pas pouvoir "s'empêcher de penser que (sa) fille est foutue", car "aliénée par sa mère". L'adolescente, aujourd'hui âgée de 16 ans, est à la garde des autorités suisses et refuse tout contact avec son père.
Le tribunal a accordé au père 25'000 euros de dédommagement au titre du préjudice subi et 1500 euros en raison des frais engendrés.
ats/cab