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Plus de 80 morts lors des récentes violences entre le Tadjikistan et le Kirghizistan

Des réfugiés kirghiz venant de Batken, à la frontière avec le Tadjikistan, fuyant les combats. [KEYSTONE - DANIL OUSMANOV]
Des réfugiés kirghiz venant de Batken, à la frontière avec le Tadjikistan, fuyant les combats. / Le Journal horaire / 16 sec. / le 18 septembre 2022
Au moins 81 personnes ont été tuées cette semaine lors d'affrontements frontaliers entre le Tadjikistan et le Kirghizstan, ont indiqué dimanche les deux camps. Ce sont les pires violences depuis des années entre ces pays d'Asie centrale qui ont instauré une trêve fragile.

La situation à la frontière disputée de ces deux ex-républiques soviétiques d'Asie centrale était toutefois calme dans la journée, selon Bichkek, après la signature vendredi d'un cessez-le-feu en urgence.

>> Lire : Cessez-le-feu après des affrontements entre le Kirghizistan et le Tadjikistan

La diplomatie tadjike a publié dimanche sur Facebook un premier bilan détaillé de son côté, faisant état de 35 morts et de 25 blessés lors des combats entre mercredi et vendredi, et affirmant que la plupart des morts étaient des civils.

Cette source assure que l'armée kirghize a notamment tué douze personnes lors d'une frappe de drone sur une mosquée, six autres lors d'une autre attaque de drone contre une école, et sept autres lors de tirs sur une ambulance.

Vérifications difficiles

L'AFP n'a pas pu vérifier ces déclarations de source indépendante, dans un pays autoritaire et très fermé à la presse.

Pour sa part, dans son dernier bilan, le ministère de la Santé kirghiz a indiqué que 46 Kirghiz avaient été tués dans la région de Batken, située au sud-ouest du Kirghizstan et frontalière du Tadjikistan.

Bichkek a également indiqué que 140 personnes avaient été blessées et le ministre des Situations d'urgence, Boobek Ajikeeb, a affirmé dimanche que quatre soldats kirghiz étaient portés disparus.

Vladimir Poutine appelle au calme

Le bilan dépasse désormais largement celui de précédents combats frontaliers d'ampleur, en avril 2021, qui avaient causé la mort d'une cinquantaine de personnes et fait craindre un conflit à plus grande échelle.

Lors d'entretiens téléphoniques, le président russe Vladimir Poutine a appelé dimanche les présidents kirghiz Sadyr Japarov et tadjik Emomali Rakhmon à éviter de nouveaux affrontements, dans ces pays où Moscou joue historiquement le rôle d'arbitre.

"Vladimir Poutine a appelé les parties à empêcher une nouvelle escalade et à prendre des mesures pour résoudre la situation le plus rapidement possible, et cela uniquement par des voies pacifiques et politico-diplomatiques", a indiqué M. Poutine, selon un communiqué du Kremlin.

La situation semblait toutefois se stabiliser dimanche.

"Sur la ligne frontalière, aucune tentative d'escalade ou de tirs n'a été signalée. Les parties conservent leur accord pour un cessez-le-feu et le retrait de forces concernées, le travail se poursuit dans ce sens", a indiqué le Comité d'Etat pour la sécurité nationale du Kirghizistan

Un long contentieux

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé samedi des responsables des deux camps par téléphone "pour favoriser un dialogue pour un cessez-le-feu durable", a indiqué un porte-parole des Nations Unies.

Samedi matin, le ministère tadjik de l'Intérieur avait indiqué que des civils avaient été tués au Tadjikistan lors de violations de la trêve, sans préciser leur nombre. Des tirs entre les deux pays en début de semaine avaient déjà causé la mort de deux garde-frontières tadjiks et fait des blessés.

La frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizistan est le théâtre de combats réguliers. Près de la moitié des 970 kilomètres de frontière commune est contestée depuis la dislocation de l'URSS, sur fond de tensions pour l'accès aux ressources.

furr/kkub avec agences

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