Lors d'une interview accordée à la chaîne CBS et diffusée dimanche aux Etats-Unis, le dirigeant américain a été interrogé sur l'attitude des États-Unis en cas d'invasion chinoise sur Taïwan. Il a alors affirmé que des Américains pourraient défendre l'île "si une attaque sans précédent venait à se produire".
Le président des Etats-Unis a précisé qu'il n'était pas en train "d'encourager" l'île à déclarer son indépendance formelle. "C'est leur décision", a-t-il déclaré.
Invité à réagir à ces déclarations, un porte-parole de la Maison Blanche a toutefois affirmé dans la soirée que la politique des Etats-Unis à l'égard de Taïwan n'"avait pas changé".
Ambiguïté stratégique maintenue
Joe Biden avait déjà agacé Pékin en affirmant fin mai que les Etats-Unis interviendraient militairement pour soutenir Taïwan en cas d'invasion par la Chine.
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Il était revenu ensuite en arrière, affirmant son attachement à "l'ambiguïté stratégique", un concept volontairement flou qui gouverne la politique de Washington au sujet de Taïwan depuis des décennies, et qui consiste pour les Etats-Unis à s'abstenir de dire s'ils interviendraient ou non militairement en cas d'invasion. Selon les spécialistes, cette ligne a permis de maintenir jusqu'ici une certaine stabilité dans la région.
Par ailleurs, Washington ne reconnaît officiellement qu'un seul gouvernement chinois, celui du Parti communiste chinois à Pékin, et non celui de la République de Chine, qui gouvernait la Chine continentale jusqu'en 1949 et qui ne gouverne plus aujourd'hui que Taïwan. Mais les Etats-Unis se gardent également d'approuver la position de Pékin selon laquelle Taïwan est une partie inaliénable de la Chine.
Relations tendues comme jamais
Les propos de Joe Biden interviennent toutefois après un rapprochement significatif entre les Etats-Unis et Taïwan, à l'heure où les relations entre Pékin et Washington sont à leur plus bas depuis des décennies.
Mercredi, un projet de loi qui prévoit une première aide militaire directe des Etats-Unis à Taïwan a franchi une étape clé au Congrès américain. Quelques jours plus tôt, Washington avait annoncé la vente pour 1,1 milliard de dollars d'armes à Taipei.
Début août, une visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, avait aussi provoqué la fureur de Pékin. La Chine avait alors lancé les plus importantes manoeuvres militaires de son histoire autour de l'île.
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afp/jop