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Manifestations en Iran après la mort d'une jeune femme arrêtée par la police

Des manifestations ont eu lieu à Berlin également, devant l'ambassade d'Iran. [Keystone - Paul Zinken]
Plusieurs manifestations se sont déroulées en Iran après la mort d'une jeune femme / Le Journal horaire / 31 sec. / le 19 septembre 2022
Les forces de sécurité iraniennes ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes une manifestation dans le nord-ouest du pays et procédé à "plusieurs arrestations" après la mort d'une jeune femme détenue par la police des moeurs, a indiqué l'agence de presse Fars.

Mardi dernier, Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a été arrêtée alors qu'elle était à Téhéran en visite avec sa famille. La police des moeurs a estimé qu'elle ne respectait pas le code vestimentaire de la République islamique. La jeune femme est décédée vendredi à l'hôpital après trois jours dans le coma, suscitant une vague de colère dans le pays.

Cette unité de police, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, dont le port obligatoire du foulard en public, a été plusieurs fois critiquée ces derniers mois pour des interventions violentes.

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Fortes protestations

"Environ 500 personnes se sont rassemblées à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan, et ont crié des slogans contre les responsables du pays", a rapporté Fars. Les manifestants "ont brisé les vitres de certaines voitures, incendié des poubelles", et "la police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la foule", a ajouté l'agence.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré des manifestants scandant des slogans antigouvernementaux dans plusieurs villes dont Saqez, cité natale de Mahsa Amini.

"Mort au dictateur", a crié en référence au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, une foule où des femmes ont retiré leur hijab, dont le port est obligatoire en public.

"Plusieurs personnes ont été arrêtées par la police", a encore indiqué Fars, sans préciser leur nombre exact. Samedi, une autre manifestation organisée à Saghez, la ville natale de Mahsa Amini, avait été dispersée à coups de gaz lacrymogènes par la police.

"De nombreux manifestants sont convaincus que Mahsa est morte sous la torture", a souligné lundi l'agence Fars.

Lenteur d'intervention

La police de Téhéran s'était défendue vendredi, affirmant "qu'il n'y avait pas eu de contact physique" entre les agents et la victime. Le même jour, la télévision d'Etat a diffusé une courte vidéo de surveillance montrant une femme présentée comme Mahsa Amini s'effondrer dans les locaux de la police après une discussion avec une agente.

Lundi, Amjad Amini, le père de la victime, a déclaré à Fars qu'il "n'accepte pas ce que (la police) lui a montré" car, selon lui, "la vidéo a été coupée". Il a en outre critiqué "la lenteur d'intervention" des services d'urgence. "Je crois que Mahsa a été transférée tardivement à l'hôpital", a-t-il dit.

Samedi, le ministre iranien de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a affirmé que "Mahsa avait apparemment des problèmes physiques antérieurs" et qu'elle "avait subi une opération au cerveau à l'âge de cinq ans". Ces informations ont été démenties par le père de la victime, qui assure que sa fille était "en parfaite santé".

agences/rad

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