Plus de 250'000 personnes se sont recueillies devant le cercueil de la reine Elizabeth II
Avant des funérailles d'Etat grandioses lundi à Londres, puis une inhumation dans l'intimité dans la chapelle du château de Windsor, le cercueil de la souveraine décédée le 8 septembre à 96 ans avait été exposé jour et nuit durant cinq jours au public à Westminster Hall, la partie la plus ancienne du Parlement.
"Plus de 250'000 (personnes) sont passées par le Parlement, c'est un chiffre approximatif pour le moment", a déclaré la ministre de la Culture Michelle Donelan sur la chaîne Sky News.
Fin de douze jours de cérémonies
Le Royaume-Uni a repris mardi le cours de sa vie qui avait été suspendu durant 12 jours par l'émotion et les commémorations liées à Elizabeth II.
Depuis sa mort le 8 septembre, à l'âge de 96 ans, dans sa résidence écossaise de Balmoral, son cercueil clos a traversé son royaume, dans un corbillard à travers la campagne écossaise, un avion de la Royal Air Force ou lors de lents cortèges funèbres sur des airs tristes joués par des fanfares, tiré par des chevaux ou des marins.
A Edimbourg puis à Londres, des centaines de milliers de personnes ont patienté des heures, parfois toute la nuit, pour se recueillir devant la dépouille d'Elizabeth II. La souveraine repose désormais dans la chapelle Saint-Georges de son château de Windsor.
"De l'argent bien dépensé"
Interrogée sur le coût des funérailles pour le contribuable, la ministre de la Culture a indiqué ne pas le connaître, tout en affirmant qu'à son sens les Britanniques estimeraient que "c'était de l'argent bien dépensé".
"On a vu des milliers de gens" venir pour les funérailles "et je pense que personne ne peut insinuer que notre défunte monarque ne méritait pas ces adieux, étant donné le devoir et le service désintéressé auxquels elle s'était engagée durant plus de 70 ans", a-t-elle ajouté. "J'ai toujours vu notre défunte monarque comme la colle qui rassemblait notre société", a-t-elle encore dit.
vajo avec ats
La vie après la reine reprend au Royaume-Uni
Ses débuts à Downing Street n'auront pas été ceux qu'espérait Liz Truss, nommée deux jours avant le décès d'Elizabeth II. La souveraine désormais inhumée, les affaires reprennent à toute allure, entre marathon diplomatique et crise du coût de la vie.
Les Britanniques attendent surtout la Première ministre sur l'économie. Elle a déjà promis un gel des factures d'énergie pour les ménages et l'inflation est repassée sous les 10% (9,9% sur un an en août), mais le Royaume-Uni connaît toujours sa pire crise depuis des décennies.
Mercredi, le gouvernement doit annoncer un plan d'aides aux entreprises. Jeudi, un vaste programme pour le NHS, le système gratuit de santé publique au bord de la rupture. Et vendredi, une première vague des baisses d'impôts massives promises par Liz Truss pour séduire l'électorat conservateur.
La mort d'Elizabeth II a éclipsé des Unes des journaux tout le reste, la crise comme la mort de Chris Kaba, un homme noir tué par un policier début septembre, relançant le débat - inaudible vu le contexte - sur le racisme dans la police londonienne.
Un tiers de l'humanité vit dans le Commonwealth
On dit que le soleil ne se couche jamais sur le Commonwealth. Et ce n’est pas qu'une légende. Le Commonwealth est composé de 56 Etats, sur les cinq continents, pour l'essentiel d'anciennes colonies britanniques, dont 15 royaumes (comprenant le Royaume-Uni, l'Australie, les Bahamas, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou encore la Jamaïque) dont le monarque est également le chef d'Etat.
L'ensemble des pays du Commonwealth ont proclamé Charles III comme leur nouveau roi après le décès de la reine Elizabeth II, mais au-delà de l'émotion certaine soulevée par la mort de la monarque parmi les 2,5 milliards d'habitants de ces 56 Etats, certains s'interrogent sur la capacité de Charles à inspirer la même loyauté et fidélité que sa mère.
Comme l'île caribéenne de la Barbade, devenue l'an dernier une République 55 ans après avoir pris son indépendance du Royaume-Uni, d'autres envisagent de suivre le même chemin.