Depuis que la Chine, en 2018, et d'autres pays asiatiques ont décidé de bannir l'importation des déchets plastiques, la Turquie est devenue le premier marché pour les rebuts européens, au point d'être désormais considérée comme la nouvelle poubelle de l’Europe. L’Union européenne a ainsi exporté en Turquie près de la moitié de ses déchets plastiques ces deux dernières années.
Forte de ses infrastructures de recyclage, la Turquie importe désormais 450'000 tonnes de déchets plastiques par an. Pour être recyclés, les déchets plastiques sont déchiquetés, fondus à haute température puis transformés en granulés dans des usines spécialisées.
Asthme et problèmes respiratoires
Ce processus émet des polluants atmosphériques problématiques, en particulier pour les travailleurs des usines de retraitement. Il s'agit souvent de populations vulnérables comme des réfugiés, des migrants sans papiers, mais aussi des enfants, qui travaillent parfois sans équipements de protection.
Les polluants émis constituent aussi un problème pour les habitants des environs des usines. "On a fait une vingtaine d'entretiens avec des familles qui habitaient à côté. Il y avait des cas d'asthme et des problèmes respiratoires qui sont parmi les effets typiques des toxines liées au recyclage du plastique", a témoigné la chercheuse auprès de la division environnement et droits humains d'Human Rights Watch Katharina Rall jeudi dans La Matinale de la RTS.
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Certains plastiques ne sont pas recyclés
Ces riverains des grandes installations de recyclage ont également confié à Human Rights Watch que selon eux, trop peu de contrôles sont menés.
Problème supplémentaire, sur place, tous les déchets ne sont pas recyclés. Certains professionnels ne sélectionnent que ce qui les intéresse et rejettent le surplus dans des décharges sauvages.
Sujet radio: Foued Boukari
Adaptation web: Vincent Cherpillod